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Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

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jeudi 18 janvier 2018

Saou : la chapelle Saint Médard (Drôme)


La chapelle Saint Médard est perchée sur la crête nord du synclinal de la forêt de Saou, et offre dans un environnement exceptionnel un point de vue remarquable de part et d'autres, notamment sur les Trois Becs, la forêt de Saoû , Crest et la vallée de la Drôme, ainsi que sur les montagnes environnantes plus lointaines. Un synclinal c'est la partie en creux d'un pli géologique, et la particularité de celui-ci c'est qu'il est perché suite à l'érosion de l'anticlinal.

Il est possible d'accéder à la chapelle depuis l'un ou l'autre des versants, c'est à dire côté nord depuis Piegros la Clastre, ou côté sud, depuis le cœur de la forêt de Saou, et c'est cette version que j'ai testée au mois de septembre et que je vous propose aujourd'hui.

Le départ est situé au parking des Sables blancs (ou parking de la Prade), c'est le premier parking à droite sur la route de la forêt de Saou menant à l'auberge des Dauphins.

Et de suite le menu de la randonnée se présente : cette haute crête accueille la chapelle saint Médard, but de ma balade. Je la cherche du regard mais visiblement elle n'est pas visible du parking. Le sentier lui même, masqué par les grands arbres, n'est pas apparent. Tout ce que je sais, c'est qu'il faut monter tout là haut !


 Ici déjà la magie opère : arrivée aux premières heures je ressens le calme et la solitude, impressionnée par la grandeur de la nature en ces lieux mais quand même apaisée. De l'extérieur du synclinal cette forêt est invisible, protégée par ses hautes falaises, et lorsque l'on y pénètre on ne peut que ressentir le privilège d'entrer dans un endroit préservé, spécial, confidentiel...

Des aboiements de chien de chasse me sortent de ma contemplation, allez, c'est parti !

Du parking il faut traverser la route et se diriger vers le poteau "Les Sables Blancs (alt 415m)".



Suivre la direction "la Prade" à 100m sur un large chemin bordé d'arbres, que l'on quitte rapidement dans le premier virage, au poteau annoncé "La Prade", pour suivre un chemin plus étroit qui monte dans le pré en bordure de bois, direction "Les Chênes"ou "St Médard" à 2,1km,




Le Grand Pomerolle dans le rétro
On passe au dessus d'une ruine...


Puis un court instant en sous-bois et en montée aménagée...


Jusqu'à rejoindre l'ancienne route touristique construite par Maurice Burrus en 1934 à la même époque que l'auberge des Dauphins. C'est désormais un large chemin de randonnée qui fait le tour de la forêt.


Ici nous attend la balise "Les Chênes" (alt 500m)



dotée d'un poteau d'un nouveau genre : le poteau épistolaire




"Je m'appelle Irène, j'ai 65 ans je suis montée seule depuis le camping La Graville de Saoû. Nous sommes le 18/08/17, si vous me lisez venez boire une limonade avec nous. Mon GG je t'aime"
Irène, dégradation de bien public ce n'est pas bien !
Je plaisante, Irène vous êtes charmante ! Trop tard pour la limonade me concernant...

Les panneaux me dirigent vers la droite du large chemin, que très rapidement une deuxième balise me fait quitter.  Elle met en garde les randonneurs sur les dangers du sentier montant à la chapelle.





Consciente du danger, j'emprunte donc le sentier qui montera de façon incessante jusqu'à la crête.


En chemin j'ai le temps de remarquer les ravages qu'a causés la pyrale du buis ici aussi.


En sous bois, aucun problème avec le sentier, mis à part le dénivelé. Quelques trouées me font admirer le Grand et le Petit Pomerole en face



 Ici ces deux repères que je n'avaient jamais croisés jusqu'alors me signalent un beau point de vue photographique

 

Effectivement...


Grand Pomerolle et le Pas de Pertuis, l'une des deux entrées dans le synclinal, côté sud

Grand Pomerolle

Vers l'ouest, côté Trois Becs que l'on ne distinguent pas encore


C'est reparti. Je laisse passer un usager du sentier en mode trail. Moi je vais un peu moins vite...





Pas moyen de se tromper. Et le seul endroit où l'on peut hésiter est barré par des cailloux.


Je quitte le sous-bois, le chemin se fait plus aérien, la vue de plus en plus belle


A partir de là le chemin est plus technique. La marche est entravée par des pierres dont beaucoup sont mobiles. Le précipice n'est pas loin, et toujours ça grimpe !







Voilà, j'arrive au sommet, la chapelle est là, elle me tourne le dos. Je la boude aussi pour prendre d'autres photos de ce point de vue plus panoramique.

Le Pas de Pertuis, passage forgé par la rivière la Vèbre.A l'arrière, le Palloir

Le Roc, Saou à ses pieds

Le parking des Sables blancs et le début du parcours

A nouveau le Grand Pomerolle, un peu moins haut

Le Grand Pomerolle, le Pas de Pertuis, on aperçoit Rochecolombe, extrémité ouest du synclinal
Je change de versant pour découvrir une vue beaucoup plus large, avec côté Nord la plaine de Crest, le pays de la Gervanne et bien d'autres montagnes inconnues




Je me décide enfin à rendre visite à la chapelle Saint Medard, but de la balade, dont j'ai fait le tour.




Perchée sur la crête à 858m d'altitude, cette chapelle, lieu de pèlerinage au XIXème siècle, fut la chapelle d'un monastère en contrebas dont il ne reste que les ruines.











Saint Médard fut évêque de Noyon. Il doit sa réputation à sa grande charité. Il mourut en 560. Il est représenté en évêque avec sa crosse. Il est invoqué pour arrêter ou provoquer la pluie (c'est selon) et pour la protection des récoltes. C'est le saint patron des agriculteurs.







Et ironie du sort, la maison de ce Saint Patron censé protéger les agriculteurs des intempéries fut frappée par la foudre le 17 aout 2004 causant de sérieux dommages. Ci-dessous une photo de la chapelle endommagée tirée du site internet de la mairie de Piégros la Clastre, car la chapelle est située sur le territoire de cette commune.

Source : http://www.mairie-piegroslaclastre.fr/fr/information/35455/lieux-monuments
Chapeau aux personnes qui restaurèrent brillamment alors la chapelle, dans des conditions d'accès et  météorologiques difficiles.



A l'arrière de la chapelle se dessine une sente qui s'échappe en ligne de crête. 



Je la suis un instant pour prendre des photos plus larges de la chapelle dans son environnement





Roche Colombe


Côté nord le château de Piegros :



Les Rochers de Cresta

Mais d'ici la chapelle me tourne encore le dos. J'aperçois alors de l'autre côté, à l'ouest, un endroit idéal pour de meilleures photos. Un sentier y mène à travers les buis






Les Trois Becs en vue !



Si un groupe de randonneurs s'installa à côté de la chapelle pour se restaurer, je choisis pour ma part cet endroit à l'écart pour faire de même, bénéficiant ainsi et mieux qu'eux d'une belle vue sur le monument.

Machaon



Les Aiguilles de Saou
Retour à la chapelle pour la suite de la balade. Le sentier plonge sur l'autre versant, côté nord. Forcément la végétation y sera différente.


Cette fois on redescend


Jusqu'à une plateforme ou apparaissent dans cet endroit reculé et sauvage où on ne l'y attend pas, les ruines d'un monastère, celui de St Médard.



Vraisemblablement fondé fin du XIème ou début du XIIème il fut soumis à l'évêque de Die. Il fut d'abord habité par des chanoines de St Augustin.




Le monastère, situé en plein nord à l'ubac, a cause de ses difficultés d'accès, ne tarda pas à être transféré dans la vallée de la Drôme dans un lieu qui sera nommé la Clastre. En 1304, le pape Benoit XI donna le monastère à l'abbaye Saint Antoine en Viennois. Les Antonins utilisèrent le monastère pour soigner les lépreux et les personnes atteintes du "mal des ardents" (intoxication par l'ergot du seigle)
Ruiné par les guerres de religion, il fut concédé au XVIème siècle à des ermites.




Un document méticuleusement dactylographié et daté de 1990 nous explique que des passionnés et des bénévoles ont de 1988 à 1990 consolidés les ruines de ce patrimoine dont l'intérêt archéologique et historique était avéré. Malheureusement quand on compare les images d'avant et celles de maintenant on voit que des parties de l'abside se sont encore écroulées.


Après cette petite visite, continuer le sentier en sous-bois jusqu'au poteau St Medard. Suivre la direction "Pas Court" à 500m






 Un pierrier à traverser :


 On est de l'autre côté du synclinal et je dois dire que ma voiture me semble loin pour l'instant sur ce sentier qui continue de descendre vers Piegros



Le poteau "Pas Court" me propose enfin de remonter à gauche en direction de la forêt de Saoû




  Le pas est un passage étroit et difficile, un petit col. Ici il s'agit d'un passage entre les hautes falaises permettant de regagner l'intérieur du massif



Du Pas on voit très bien Rochecolombe, l'extrémité ouest du massif



On aperçoit au fur et à mesure de la descente les vestiges d'une ancienne ferme.



La descente est assez rude. J'arrive à proximité de la route touristique quitté plus tôt le matin, au poteau "le Raillon"



Et près des ruines de la ferme du même nom, aperçue quelques temps avant d'un peu plus haut. Il faut prendre à droite direction "Les Sables Blancs" à 1,5km pour retrouver le parking, ce qui me fait passer devant la ferme et me donne l'occasion de l'approcher.



Ruines du Raillon




 Voilà il ne me reste plus qu'à rentrer par la large route touristique parmi les grands arbres et sur le plat.




Retour à la grande prairie de fauche du départ.



Et dernier regard sur la forêt et ses falaises, et quelques part en crête la chapelle.



La forêt de Saou est le paradis des randonneurs par excellence. Cette petite randonné sportive et panoramique qui présente également un intérêt historique, voire géologique, ne vous coutera que 5km, pour 440m de dénivelé environ il est vrai. Toutefois vous serez largement récompensés de l'effort je vous le garantis.


Source IGN

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