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Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

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dimanche 19 août 2012

Allan : visite guidée du vieux village ruiné (Drôme)

Les pierres du vieil Allan avaient déjà pu nous voir arpenter leurs ruelles lors d'une visite libre en juin 2008.
Cette fois-ci nous retournons sur les lieux avec un œil qui sera différent puisque nous sommes accompagnés d'une guide passionnée qui va nous aider à décrypter ce village, tant au niveau historique que géographique ou même géologique.

Si cette guide est passionnée c'est qu'elle est la présidente fondatrice de l'association "Allan, Pierres et Mémoire" qui entreprit en 1988 de redonner une deuxième vie au vieux village en le faisant découvrir ou redécouvrir au public ainsi qu'à la nouvelle génération d'habitants, en racontant son histoire, pour comprendre pourquoi celle-ci fut imprégnée de dissensions et de rancœurs.

C'est donc avec le cœur autant qu'avec la tête qu'elle commence par parler de l'association.

Comme elle le raconte, consciemment ou non, le vieux village fait partie de la vie des habitants. Surmontant le nouveau village du haut de son rocher, il ne se passe pas un jour sans qu'un Allanais ne lance un regard vers ses ruines. Mais jusqu'en 1988 les lieux étaient à l'abandon, les constructions fragilisées par les pillages, les secousses sismiques, l'érosion, les lierres qui enserraient les pierres tant et si bien que l'on interdisait aux enfants d'y aller jouer tant l'endroit était dangereux. Personne ne savaient réellement ce qu'il y avait sous la végétation.


En 1988 l'association se crée avec pour but la sauvegarde et la restauration du vieil Allan. Avec beaucoup de difficultés et peu de moyens au départ. Petit à petit ils dégagent les pierres, créent des voies d'accès. Pour continuer ils ont besoin de fonds. Outre les collectivités et mécènes locaux ils montent des spectacles dont les bénéfices permettent de consolider les murs menaçants de s'écrouler, de remplacer les pierres de tailles volées. Ils font également appel à des chantiers de jeunes bénévoles. Des architectes viennent sur place ainsi que des historiens.

L'histoire du vieil Allan avant son abandon commence au XIIème siècle et se termine en 1901, date à laquelle la dernière habitante quitte les lieux.



Le village est ceinturé de remparts ouverts par quatre portes.

Après un arrêt à la porte Neuve, celle qui est la plus visible de la plaine et dont certaines pierres ont été remplacées...



Les pierres remplacées sont de couleur différente
Machicoulis
Les corbeaux de la Porte Neuve



La porte Neuve de l'intérieur. La maison du gardien se situait au premier étage.

...nous suivons le chemin de Maupas (de mauvais pas) qui longe le rempart, pour arriver à la porte de la Fontaine.


Porte de la fontaine


C'est ici qu'habitants et animaux venaient chercher l'eau qui arrivait de la montagne et les femmes venaient laver leur linge dans ce lavoir.


Le lavoir a été dégagé, il était comblé de terre et enfoui à hauteur du niveau du sol à l'arrière

Pierre de réemploi du lavoir


Grâce à un legs reçu par l'association, l'eau coulera bientôt à nouveau dans la fontaine

Nous prenons les escaliers (mis en place par l'association) et longeons le rempart récemment consolidé.
























Nous sommes aux abords de la partie la plus ancienne du village, là où a été édifié le premier château au XIIème siècle par la famille Adhémar de Monteil.


Rempart nord du XIIème siècle
Porte du château et tour de ronde équipée pour arquebuses
 
Cette famille pour affirmer sa puissance a fait construire plusieurs châteaux sur des promontoires autour de Montélimar, ville où fut bâti le premier palais et à laquelle ils donnèrent leur nom (Montélimar est la contraction de "Mont des Adhémar"). Ont ainsi par exemple appartenu aux Adhémar le château de Grignan et celui de Rochemaure.



Donjon du château haut. Il fut intégré par la suite aux remparts (à droite)

En 1337 une partie de la seigneurie d'Allan est vendue aux comtes de Provence. La seigneurie est divisée, un autre donjon est construit. Les enceintes ont été modifiées, agrandies, la château réaménagé au fil des seigneuries qui se sont succédées ou qui se sont partagés les lieux. Ainsi de nombreuses ouvertures sont bouchées, d'autres au contraire ont été crées.

 
Des ouvertures ont été murées, les créneaux comblés.


Porte du "Portalet" avec ses pierres ajustées en longs claveaux

Pavés de la grande rue que l'association espère restaurer un jour

Il y eut trois lieux de cultes sur place. La dernière église fut construite dans une ancienne tour qui appartenait à une enceinte fortifiée.


De l'intérieur de l'église


 
Détail de l'autel de l'église
  

En passant par le presbytère à l'arrière on accède à l'emplacement du vieux cimetière avec une vue superbe sur la maison des chevaliers, maison bourgeoise dont la façade est pourvue de fenêtres à meneaux.




On situe au XIVème siècle l'extension définitive du village. Il avait fini au fur et à mesure de ses extensions par reculer au maximum ses remparts. La vie au village était difficile, les chemins caillouteux et raides, les ruelles devenaient étroites. De plus l'avènement de la sériciculture introduite dans la région par Olivier de Serre obligeait les éleveurs à posséder de vastes magnaneries qui trouvèrent l'emplacement idéal dans la plaine, proche des voies de communication en plein essor notamment avec la construction de ponts sur le Rhône pour faciliter les échanges et le commerce (dont la construction du pont de Viviers en 1845). L'avenir et le progrès étaient en bas.



 
Contrairement à de nombreux villages perchés obligés comme Allan à s'agrandir, ce dernier ne connu pas la même évolution. Couramment la plupart des villageois qui se retrouvent à l'étroit à l'intérieur de l'enceinte de leur village l'agrandissent en construisant de nouvelles habitations à l'extérieur des remparts, utilisant d'ailleurs celui-ci comme mur d'appui.

Ici à Allan une telle extension était impossible, car si le village lui même était construit sur de la roche, le sol friable qui l'entourait empêchait toute nouvelle construction. Il a fallu envisager un déménagement total du village. Un déménagement signifie un transfert des symboles religieux et administratifs : mairie et église devaient être reconstruites dans la plaine, au lieu dit "La Begude" dont le nouveau village prendrait le nom. 

Mais cette décision qui pour certains était une nécessité ne fut pas partagée par d'autres. Une scission se produisit entre les villageois qui souhaitaient le déménagement et ceux qui étaient contre l'abandon du village. Pour attirer une partie de la population à la Bégude, on construisit en hâte un temple, satisfaisant ainsi les villageois de confession protestante qui jusque là exerçaient leur culte chez des particuliers.

Parmi les manifestations des dissensions qui régnaient en ces lieux, le vol de la cloche de l'église du vieux village, symbole fort de la vie d'une cité. Devant le scandale, la cloche finit par être remontée. On imagine aisément une ambiance à la Don Camillo ! En 1857, le village en bas, à la Bégude fut déclaré seul centre paroissial puis communal, les cloches redescendirent définitivement.

Petit à petit le village se vida de ses habitants, les matériaux furent récupérés pour reconstruire les maisons et fermes du nouveau village. On vendit les matériaux de l'église et de la mairie aux enchères. Le village fut définitivement vidé de sa dernière habitante en 1901. Les secousses sismiques, les inondations, la végétation et les pillages s'occupèrent du sort de ce qui restait.

Les querelles entre villageois furent si intenses qu'un siècle après les rancœurs pesaient encore parmi certains villageois. La création de l'association permit de réconcilier les Allanais avec leur passé.






Le vieux village d'Allan est protégé au titre des monuments historiques depuis 1989.


D'autres photos ici


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lundi 6 août 2012

Marcols les eaux : Le rocher de Don et les ruines de l'ancienne forteresse (Ardèche)

Marcols les eaux se situe entre deux montagnes volcaniques : la "Graveyre" et le "Don". Témoins de cette activité volcanique, plusieurs sources d'eaux minérales au bord de la rivière la Gluyère, dont l'une est encore visible.

Notre balade de copines aujourd'hui consiste à relier Marcols au rocher de Don pour voir de nos yeux en son sommet les ruines de cet ancien château dont on nous parle, dont il est question dans les livres et que l'on a du mal à imaginer. Nul doute qu'un superbe panorama s'offre à nous de là haut, qu'une table d'orientation nous aidera à déchiffrer.

Marcols les eaux se situe à une altitude de 730m, le rocher du Don à 1165m. Nous n'avons aucune idée du temps qu'il nous faudra pour atteindre le sommet et revenir, ni d'indication précise sur l'itinéraire, mais il est annoncé comme balisé.

Nous partons tôt pour profiter de la fraicheur du matin, munies de barres de céréales et de fruits secs pour affronter la montée continue jusqu'au sommet du Don.

Le Don n'est pas visible de Marcols situé plus en contrebas dans la vallée. L'un des chemins d'accès que nous choisissons d'emprunter aujourd'hui se situe au dessus du cimetière. Il s'agit d'un chemin carrossable qui s'enfonce en sous bois. Cela est bien agréable associé à la fraicheur du matin.





Le balisage (jaune mais parfois jaune et blanc ou même jaune et vert !) s'avèrera présent mais discret. Une attention particulière nous sera parfois demandée. A chaque intersection pour l'instant nous avons tourné à droite (en prenant logiquement le chemin qui montait).

Après les sous bois arrive une zone à découvert habillée de genêts. De là nous pouvons enfin voir l'objet de notre balade du jour : le rocher du Don.



Notre objectif : le sommet du rocher du Don


 







Des vestiges d'un ancien parcours botanique sont aperçus, ils nous indiquent par exemple que ces arbres avant la ferme des Ribiers sont des Douglas.























Sorbier des oiseleurs
 


Au dessus de la ferme des Ribiers, ne pas continuer sur la voie carrossable mais prendre la "calade" indiquée par ce panneau.


















Il s'agit d'un raccourci très agréable au milieu des arbres.




Chaton de châtaigniers























Nous arrivons en vue du plateau de Don qui nous laissera un peu de répit dans notre ascension.





Le chemin se sépare en deux, ne pas prendre à droite, aller tout droit.

On passe derrière les fermes Villard et Descours.




La ferme Descours au bas du rocher du Don


On approche !



Il faut fermer et ouvrir quelques enclos à chèvres et moutons.












Nous croisons un vieux paysan qui fauche son pré à la faux.


 


Peu après la ferme Descours, se situe le sentier qui mène au sommet du Don. Il se trouve derrière ce panneau et monte lentement au bas d'un pierrier. La montée recommence.




Nous arrivons au bas du rocher. De là une nouvelle vue plein ouest s'offre à nous et  nous échangeons les noms des éléments connus à nos yeux dont le village de Lachamp-Raphael, puis de plus en plus loin le Gerbier de Joncs, le suc de Sara et le Mont Mézenc.

De suite en contrebas, la ferme de Don et une ruine.




 
Le sentier menant au sommet du rocher se situe au nord de celui-ci. Attention à être bien chaussé car il faut mettre les pieds sur des amas de pierres dont nous ignorons si elles provenaient du château qui siégeait là jadis.

Géologie volcanique et présence humaine





Notre imagination arrive sans mal à reconstruire les restes d'un mur d'enceinte, mais elle est mise à rude épreuve pour le reste, jusqu'à ce que nous arrivions aux restes d'une enfilade de ce qu'il fut jadis des salles.



 
Une fois traversées, nous découvrons un puits contenant de l'eau que nous imaginons être de l'eau de pluie.




Nous sommes au pied de l'ultime proéminence qui une fois franchie nous permettra de découvrir un paysage à 360°, but ultime et récompense de notre grimpette. 


Nous n'allons pas tarder à connaitre ce que nous propose la table d'orientation que nous apercevons déjà et sur qui nous comptons beaucoup pour nous aider à lire ce magnifique paysage des Boutières et au delà !




 Encore un effort :



Et là !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!







Déception... Une table d'orientation saccagée... Les dégradations volontaires sont présentes même au sommet du Don ?


Tentative de décryptage

Il me faut un petit moment pour digérer mais je relève vite la tête et mes cheveux balayés par le vent plus fort ici pour découvrir par nous même sans l'aide de la table qui nous fait défaut les montagnes du Vercors et des Alpes, dont la masse sombre parait si haute au loin ! J'arrive à reconnaitre plus près de nous la forme caractéristique des Trois Becs


Nous traçons d'un trait imaginaire notre parcours au loin



Ici bas nous avons du mal à imaginer comment était le château d'alors. Construit au XIème siècle, il a été démantelé sur ordre de Richelieu (encore lui) car les protestants s'y étaient réfugiés lors des guerres de religion.


J'ai trouvé la montée finalement peu difficile.

Peu de sorties malheureusement cet été, mais j'ai particulièrement apprécié celle-ci, au milieu d'un paysage et d'une flore que j'ai toujours plaisir à retrouver et dont je ne me lasserai jamais. La montée est progressive faisant de cette balade une balade facile.





Rocher de Don vu de Mézilhac

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