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Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

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jeudi 4 février 2016

De l'abbaye d'Aiguebelle à Montjoyer (Drôme)

Cette courte balade de 5km permet de découvrir deux centres d'intérêts de la Drôme provençale, dont les visites respectives prendront plus de temps qu'il ne vous faudra pour les relier à pied. Je vous propose pour cette première balade de l'année de relier l'abbaye d'Aiguebelle, à son chef lieu de commune, le village de Montjoyer.



La balade débute à l'abbaye. Aiguebelle est une abbaye cistercienne, et comme le veut la tradition de cet ordre, elle a été fondée dans une vallée isolée et boisée, ici nous dirons plutôt un vallon. Ce vallon se trouve à la confluence de trois rivières, d'où le nom de belles eaux, aigues belles.

Passons devant la réplique de la grotte de Lourdes



et grimpons le chemin qui longe le ruisseau.


L'eau par le passé a été canalisée pour les besoins du travail monastique


Nous arrivons face à la route, il faut prendre le chemin en face, balisé ainsi :




Nous suivons nous le chemin M3. Devant le magasin de l'abbaye un panneau propose en effet plusieurs balades de différentes longueurs. Il faudra que je revienne...

Cette première partie se fait à couvert, dans les bois à l'ombre des arbres, ce qui me semble intéressant pour une balade estivale. Arrivés à une clairière, le chemin semble faire demi-tour, mais c'est pour franchir le ruisseau et repartir sur l'autre rive.

Au niveau du gué mon regard est attiré par cette construction que je pris tout d'abord à tort pour un perchoir de chasseurs.



Mais il s'agit en fait d'un oratoire appelant à la prière en souvenir des 7 moines de ND de l'Atlas à Thibirine en Algérie massacrés dans des conditions plus que troubles en 1996. Notre Dame de l'Atlas était l'un des monastères fondé par ND d'Aiguebelle.


"7 vie pour Dieu et l'Algérie"



Un rongeur a voulu manger les prières...






On remonte le ruisseau par sa rive droite.



Et ce ruisseau il faut le retraverser plus loin à gué encore, et remonter le vallon pour des lieux plus dégagés composés principalement de champs de lavandin.






 Montjoyer n'est plus très loin, on aperçoit les premières maisons.





On marche peu de temps sur le goudron que l'on quittera au niveau d'un virage à gauche pour couper court par un chemin bien sympathique bordé de murets en pierres comme j'apprécie.





On approche










D'autant que le voisinage est tout aussi sympathique.






Le chemin débouche devant l'imposante église située à l'entrée du vieux village. Si elle est située à l'écart c'est qu'elle a été construite en 1854 pour remplacer la vieille église située au centre du village et jugée trop vétuste.



Les peintures murales intérieures dont l'église est presque entièrement recouverte ont été exécutées par des moines de l'abbaye d'Aiguebelle en 1879. Mais je ne peux vous les montrer, n'ayant pu rentrer à l'intérieur, St Pierre avait gardé les clés....











L'histoire du village de Montjoyer est étroitement liée à celle de l'abbaye d'Aiguebelle. Celle-ci est créée en 1137 sur des terres qui sont données par le seigneur de Rochefort en Valdaine, Gontard Loup aux abbés d'Aiguebelle. Les moines qui s'y installent viennent de Morimont en Champagne. Ils construisent un ensemble de bâtiments : cloître, église, réfectoire....


Ces moines font partie de l'ordre cistercien de la stricte observance. Ils suivent la règle de St Benoit : vie en communauté à l'écart de la vie ordinaire, vie simple et pauvre, faite de prières et de silence, communauté vivant en autarcie grâce au travail manuel des moines. 
Les moines de l'abbaye d'aiguebelle agrandissent progressivement leur domaine au fur et à mesure des donations des seigneurs voisins en leur faveur. Ils exploitent leurs terres. A l'emplacement actuel de Montjoyer ils installent une grange monastique, la Grand'grange. Cette grange est à l'origine du village. Petit à petit la Grand'grange devient un hameau de Réauville. Enfin en 1842 Montjoyer accède au statut de nouvelle commune de la Drôme, et obtient que l'abbaye d'Aiguebelle soit sur son territoire.





Montjoyer a gardé de son passé médiéval des ruelles avec passage couvert, un morceau de rempart dans lequel s'ouvre une porte qui dû être la porte d'entrée du village.













Au centre de la place du village cette fontaine surmontée d'une statue de St Paulin patron de l'église du village.




L'arrivée d'eau de cette fontaine sort du bec d'un cygne en bronze






La grange monastique à l'origine de la commune :








Il est temps de repartir. Pour cela j'emprunte un temps la route qui retourne à Roussas via l'abbaye, direction sud-ouest.




avant de continuer sur un chemin direction sud, qui passe devant la station d'épuration écologique avec lits de roseaux, et devant de beaux champs de lavandins qui mériteront une petite visite lors de la floraison.








Les abeilles s'activent déjà

Le chemin continue à travers champs, bois et truffières, il faut le suivre sans discontinuer jusqu'au poteau "Chemin des Vignes" situé à 2km de Montjoyer.




Si vous trouvez la balade un peu courte, vous pouvez continuer sur la gauche pour faire le circuit de l'abbaye, à droite c'est plus court puisqu'il ne vous restera que 700 mètres à parcourir jusqu'au lieu de méditation des moines.


Pont sur le ruisseau du Rang


Ruisseau du Rang en contrebas


Retour à l'abbaye




L'âge d'or de l'abbaye se situe à la fin du XIXème siècle où plus de 220 moines s'occupaient de la culture de céréales, des animaux de la ferme et pratiquaient l'apiculture. De nos jours les moines ne sont plus qu'une vingtaine et tirent l'essentiel de leurs ressources de la boutique proposant des produits ainsi que ceux d'autres communautés religieuses dont celles qui ont été fondées par Aiguebelle. Parmi ces produits l'Alexion, boisson aux plantes, des tisanes, ainsi que le baume d'Aiguebelle.






L'hospitalité est une autre règle de St Benoit. A ce titre les moines accueillent des retraitants désireux de trouver un lieu de ressourcement spirituel dans leur hôtellerie.  





Pont sur le ruisseau du Rang vu d'en bas






Marques de tâcheron sur l'église


Cette petite balade devrait plaire aux amateurs de calme et de spiritualité. Ce lieu rafraichissant baigné par les eaux, la présence de bois alentours et de champs de lavandins font qu'il se visitera idéalement en début d'été.

Source IGN



Le printemps en janvier :



Comme prévu, je suis revenue à Montjoyer à la saison des lavandes en fleurs, pour suivre cette fois le circuit M1 : C'EST PAR ICI




mercredi 21 novembre 2012

Condorcet : le village ruiné (Drôme)

L'histoire du vieux village de Condorcet ressemble à celles de nombreux villages perchés : les villageois se regroupent sur les hauteurs pour se protéger, défendus par le seigneur d'un château fortifié. Puis dans les temps pacifiés et modernes, le manque d'eau et le besoin de se rapprocher des moyens de communication amorcent un mouvement d'abandon progressif de la part de la population.

Il y a trois ans lors d'une balade, notre itinéraire nous avait donné un aperçu de ce village mais le temps nous avait fait défaut pour une visite complète.

Trois ans plus tard nous repartons enfin pour découvrir de plus près les ruines de ce site. Nous nous garons à l'église du Condorcet moderne (construite en 1881) pour monter au vieux village à pied, même si quelques places de parking sont disponibles là-haut.

















Du village il faut prendre la direction du hameau de St Pons et suivre la route peu fréquentée.



 
Nous arrivons en vue du vieux village :







 Un riverain aux longues oreilles qui semble égaré nous accueille. Le gibier peut souffler un instant.





Au moyen-âge Condorcet est d'abord une place religieuse avec l'édification d'un prieuré dédié à St Pierre. Le château fort sera bâti ultérieurement à la pointe de la butte. Le fief appartiendra à plusieurs familles dont les Montauban et les Baux.

Au XVIème siècle le site devient la propriété de la famille de Caritat dont une branche engendra le célèbre Marquis antoine Caritat de Condorcet qui eut le rôle que l'on connait lors de la Révolution Française.


Nous entrons sur le site :


 


Nous sommes sur l'ancienne place publique. Ici se tenait l'église.


Pendant les guerres de religion Condorcet n'est pas épargné, d'autant que l'un des seigneurs embrassa la Réforme. L'église est détruite. Une nouvelle église sera reconstruite cette fois consacrée à st Jean-Baptiste. On en voit encore les vestiges d'un angle. 

L'endroit est très agréable, exposé au sud-est, comme le village tout entier. Une table pour pique-nique, un banc et une fontaine nous accueillent agréablement.





L'eau justement, une étude des archives révèlent que l'approvisionnement en eau du village posait régulièrement problème.







On emprunte ce qu'il reste d'une rue, tout en imaginant difficilement l'enchevêtrement de maisons qui existait ici ainsi qu'une activité villageoise. L'endroit est désert, nous serons seuls tout le temps de la visite.

Le parcours nous fait arrêter devant plusieurs panneaux pédagogiques en rapport avec la géographie, l'agriculture, la géologie et l'histoire des lieux.










On accède à la butte fortifié ou ce qu'il en reste. L'accès est peu pratique car très pentu. Une corde propose de l'aide mais l'on se rendra compte au retour qu'elle est surtout précieuse dans le sens de la descente. 

Dès l'arrivée une table d'orientation nous offre ses services en guise de récompense. 













Vestiges de murailles



























Légèrement plus haut après avoir marché sur un éboulis de pierres, on accède aux vestiges de la tour (le donjon ?) par l'arrière,





dans laquelle on peut entrer (à vos risques et périls en cas de chutes de pierres) pour apercevoir les vestiges d'une voute. 



 






















Au Sud et à l'ouest un à pic-naturel  protégeait les lieux.  




Le site dominait la vallée et les voies de communications. La route en contrebas, même si on a du mal à le croire est la route historique qui menait à Dieulefit avant le 20ème siècle.



Vue au Nord


L'inconfort du vieux village, trop haut, trop aride, et la création d'une route dans la vallée du Bentrix pour remplacer l'ancien chemin de Dieulefit va amorcer le mouvement d'abandon du village par ses habitants. En 1881, année où l'on construit la nouvelle église dans la vallée au lieu appelé "La Bégude" il n'y a plus que 16 maisons habitées. Le dernier habitant quitte définitivement le village en 1915. 

Le parcours dans le sens de la redescente nous fait passer devant le vieux cimetière dont je ne risque pas de manquer la visite. C'est le seul élément encore debout et bien conservé du vieux village.









En repartant je pense voir les vestiges de l'ancienne porte du village. Les remparts furent démolis par Louis XII en 1622.



On peut rapprocher ainsi l'histoire de ce village à celle du vieux village d'Allan dont les habitants délaissèrent également l'inconfort du village perché pour déménager dans la plaine dans un lieu également appelé "la Bégude", là où l'on va boire, où l'on va chercher l'eau.  

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