Autant prévenir, la randonnée décrite aujourd'hui ne s'inscrit pas dans la catégorie "facile" habituellement proposée sur ce blog. Nous sommes en pays de Bourdeaux, dominé par la longue montagne de Couspeau , et je vous invite à gravir avec nous ses 1544m pour sa partie la plus haute.
La montagne de Couspeau, un soir d'aout à Bourdeaux |
Les Trois Becs voisins, de peu supérieurs en altitude, volent souvent la vedette à la montagne de Couspeau et son point culminant, le Grand Delmas. L'itinéraire décrit ici propose d'effectuer la traversée en crête de cette haute et longue montagne en offrant ainsi de beaux panoramas de parts et d'autres, dont un panorama final grandiose sur les Trois Becs, déjà gravis en aout 2012 .
La montagne de Couspeau est séparée du massif des Trois Becs par le col de la Chaudière. Mais le départ de notre randonnée se situe sur le parking d'un autre col un peu plus bas, le col de Gourdon.
Cette randonnée s'effectue au choix dans les deux sens. Dans le sens horaire vous aurez droit à une montée très raide dès le départ, environ 500m de dénivelé d'un coup sans discontinuer, et une montée plus lente et progressive sur la fin. Dans le sens anti-horaire pour lequel nous avons opté, la montée sur Couspeau sera plus longue et progressive (mais quand même costaud). Il y aura même de la descente dès le départ.
En effet le poteau de départ qui nous indique la direction "Les Tonils" pointe vers le sud un chemin descendant qui longe la route menant à Bourdeaux, la D156.
C'est parti ! |
Ce chemin en balcon qui longe la route nous offre de belles vues. Sur notre droite, les crêtes et la tour de Bézaudun.
La route D156 qui vient de Bourdeaux en direction du col de la Chaudière |
Et plus loin le village de Bourdeaux :
On rejoint bien vite la route dans un lacet. Nous la traversons pour poursuivre en face après avoir ouvert un portail à bétail.
Nous poursuivons cette petite descente pour l'instant fort agréable, tout en restant attentifs à l'itinéraire car il y a un raccourci qu'il ne faut pas manquer. Le voici :
Raccourci à gauche |
Le balisage continue sur la droite et nous mènerait jusqu'au village des Tonils, beaucoup trop bas pour nous. Nous coupons donc à flanc de montagnes pour retrouver plus loin dans un lacet le chemin qui remonte des Tonils.
Cette partie n'est pas balisée, mais il n'y a pas de difficultés une fois engagés sur le chemin
On aperçoit le chemin et une ferme au lieu-dit Chirol.
A l'arrivée sur la piste des Tonils on retrouve le balisage jaune. Ensuite les choses sérieuses commencent. Nous sommes à 845 mètres, la crête de Couspeau est à 1428...
Dans notre dos la jonction entre le raccourci et le chemin des Tonils |
Et puis la pente s'accentue, si vous regarder sur une carte ign, les courbes de niveaux séparées de 10m d'altitude sont bien rapprochées, témoignant d'une forte pente. Ce qui nous fait naturellement regarder un peu plus le sol et nous permet de découvrir quelques fossiles marins à plus de 1000m d'altitude.
Le groupe finit pas se scinder en plusieurs morceaux. Le large chemin caillouteux en lacets n'est pas fait pour faciliter les choses. La chaleur pèse de plus en plus lourd sur nos épaules dans cette longue montée.
Heureusement que la vue admirable qui s'offre à nous me donne prétexte pour souffler un peu et prendre des photos.... D'autant que l'on aperçoit désormais un peu de ciel bleu.
En vue de la crête et de l'alpage de Couspeau, la pente se fait un peu moins raide, les arbres plus rares.
Le flanc sud de Couspeau |
Sommet en vue |
Soulagés, nous avons bien mérité de trouver un coin de pique-nique sympa pour nous récompenser.
Arrivée au Pré du Bœuf |
Nous décidons de pique niquer près de la cabane du berger, inoccupée en cette saison, près de laquelle nous avons une jolie vue vers le sud, et surtout sur ce magnifique parterre de narcisses sauvages en contrebas.
Voilà l'explication des fleurs coupées trouvées sur le chemin. Un randonneur avait dû confectionner un bouquet et en perdre en route. Permettez-moi de dire ici que ce n'est pas bien malin parce que déjà son bouquet risque d'être rapidement fané une fois à la voiture et qu'ensuite si tout le monde en faisait autant la population de narcisses risquerait d'être mise en péril, la cueillette de fleurs sauvages étant d'ailleurs interdite dans certaines régions. Mieux vaut les laisser dans leur milieu naturel afin que tout le monde profite de leur vue, que de les garder égoïstement et éphémèrement pour soi.
Ils ne sont pas bien ces narcisses là ? |
A l'est la vue est différente, nous pouvons admirer (et nommer pour certains) les sommets enneigés du Dévoluy, l'Obiou, le Grand Ferrand, et ceux du Vercors.
A l'Ouest on peut encore voir Bourdeaux.
Au sud c'est le chemin que nous venons d'emprunter pour accéder à la crête et au Pré du Bœuf que d'autres randonneurs faisant le circuit en sens inverse s'apprêtent à descendre.
Et au Nord notre objectif :
Au fond le sommet du Grand Delmas |
On repart avec pour objectif la dernière montée au Grand Delmas. La vue se dégage progressivement à l'ouest sur les Trois Becs.
Depuis l'arrivée en crête, les silhouettes massives de quelques vautours fauve nous accompagnent.
La prairie fait ensuite place à un passage rocheux en crête mais sans difficulté avant l'arrivée au Grand Delmas
Derrière nous la grande prairie de Couspeau |
Devant le sentier en crête rocheuse. On aperçoit le sommet du Grand Delmas au fond |
Côté Nord-Est, vue sur les Trois Becs au Nord |
Côté Sud-Ouest |
Et c'est la montée ultime au sommet du Grand Delmas, 1544 mètres.
qui déclenche automatiquement une prise de photos dans toutes les directions, la star de ce panorama étant bien entendu toujours les Trois Becs :
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La Chaudière |
L'alpage et la crête rocheuse que nous venons de traverser |
La suite de la balade |
On évolue sur la crête de la Grazonnière, de plus en plus proche des Trois Becs qui occupent encore et toujours notre regard.
On suit la crête en descente pendant que le duo de parapentistes a réussi à décoller
Avant de redescendre par un sentier extrêmement pentu sur la droite au niveau d'un cairn (balisage). Les bâtons de marche seront très utiles.
Le sentier pénètre en forêt, changement d'ambiance...
En milieu de descente le balisage voudrait nous faire aller à droite alors que nous savons le parking du col du Gourdon à gauche, c'est donc cette direction que nous prenons et nous finissons par déboucher sur la départementale peu fréquentée qui par la gauche nous ramènera au parking.
Le Veyou |
Roche Rousse |
Nous croiserons nombreux congénères randonneurs regagnant également leurs véhicules.
Voilà ainsi se termine une belle randonnée sportive. La difficulté est très subjective mais ce qui est certain c'est qu'il ne faut pas s'aventurer dans cette aventure sans connaitre ses limites. Pour cette vue magnifique et du bon air plein les poumons il vous en coutera une douzaine de kilomètres et surtout un peu plus de 730m de dénivelé.
L'effectuer comme nous dans le sens anti-horaire vous permettra de bénéficier d'une magnifique vue sur les Trois Becs.
Scille à deux feuilles |
Le Veyou, la tour de Bézaudun vus de Bourdeaux |