Il y a trois ans lors d'une balade, notre itinéraire nous avait donné un aperçu de ce village mais le temps nous avait fait défaut pour une visite complète.
Trois ans plus tard nous repartons enfin pour découvrir de plus près les ruines de ce site. Nous nous garons à l'église du Condorcet moderne (construite en 1881) pour monter au vieux village à pied, même si quelques places de parking sont disponibles là-haut.
Du village il faut prendre la direction du hameau de St Pons et suivre la route peu fréquentée.
Nous arrivons en vue du vieux village :
Un riverain aux longues oreilles qui semble égaré nous accueille. Le gibier peut souffler un instant.
Au moyen-âge Condorcet est d'abord une place religieuse avec l'édification d'un prieuré dédié à St Pierre. Le château fort sera bâti ultérieurement à la pointe de la butte. Le fief appartiendra à plusieurs familles dont les Montauban et les Baux.
Au XVIème siècle le site devient la propriété de la famille de Caritat dont une branche engendra le célèbre Marquis antoine Caritat de Condorcet qui eut le rôle que l'on connait lors de la Révolution Française.
Nous entrons sur le site :
Nous sommes sur l'ancienne place publique. Ici se tenait l'église.
Pendant les guerres de religion Condorcet n'est pas épargné, d'autant que l'un des seigneurs embrassa la Réforme. L'église est détruite. Une nouvelle église sera reconstruite cette fois consacrée à st Jean-Baptiste. On en voit encore les vestiges d'un angle.
L'endroit est très agréable, exposé au sud-est, comme le village tout entier. Une table pour pique-nique, un banc et une fontaine nous accueillent agréablement.
L'eau justement, une étude des archives révèlent que l'approvisionnement en eau du village posait régulièrement problème.
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Le parcours nous fait arrêter devant plusieurs panneaux pédagogiques en rapport avec la géographie, l'agriculture, la géologie et l'histoire des lieux.
On accède à la butte fortifié ou ce qu'il en reste. L'accès est peu pratique car très pentu. Une corde propose de l'aide mais l'on se rendra compte au retour qu'elle est surtout précieuse dans le sens de la descente.
Dès l'arrivée une table d'orientation nous offre ses services en guise de récompense.
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Vestiges de murailles |
Légèrement plus haut après avoir marché sur un éboulis de pierres, on accède aux vestiges de la tour (le donjon ?) par l'arrière,
dans laquelle on peut entrer (à vos risques et périls en cas de chutes de pierres) pour apercevoir les vestiges d'une voute.
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Au Sud et à l'ouest un à pic-naturel protégeait les lieux.
Le site dominait la vallée et les voies de communications. La route en contrebas, même si on a du mal à le croire est la route historique qui menait à Dieulefit avant le 20ème siècle.
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Vue au Nord |
L'inconfort du vieux village, trop haut, trop aride, et la création d'une route dans la vallée du Bentrix pour remplacer l'ancien chemin de Dieulefit va amorcer le mouvement d'abandon du village par ses habitants. En 1881, année où l'on construit la nouvelle église dans la vallée au lieu appelé "La Bégude" il n'y a plus que 16 maisons habitées. Le dernier habitant quitte définitivement le village en 1915.
Le parcours dans le sens de la redescente nous fait passer devant le vieux cimetière dont je ne risque pas de manquer la visite. C'est le seul élément encore debout et bien conservé du vieux village.
En repartant je pense voir les vestiges de l'ancienne porte du village. Les remparts furent démolis par Louis XII en 1622.
On peut rapprocher ainsi l'histoire de ce village à celle du vieux village d'Allan dont les habitants délaissèrent également l'inconfort du village perché pour déménager dans la plaine dans un lieu également appelé "la Bégude", là où l'on va boire, où l'on va chercher l'eau.