D'un point de vue tout à fait subjectif il m'est difficile de vous recommander cette sortie qui me fut éprouvante alors qu'objectivement elle est pourtant très belle.
Elle débute au bas du vieux village médiéval de Cruas qui s'est établi près du Rhône, le long de la voie antique romaine.
Ici est établie hors des murs l'abbatiale Ste Marie, qui date des XIème et XIIème siècle. Une abbatiale est l'église principale d'une abbaye. les autres bâtiments ont été détruits lors de la guerre de cent ans et des guerres de religion.
Pour la visiter il faut tomber à la bonne heure et à la bonne saison.
Pour moi ce sera une autre fois, dommage l'intérieur vaut vraiment le coup d’œil.
Traversons ensuite la D86 en face de l'abbatiale pour s'engager dans la rue Pasteur puis la rue de la Motte jusqu'à la place Bellevue.
Avant de rentrer dans le village médiéval un panneau m'invite à monter dans une tour, je m'exécute donc. Je domine la ville nouvelle et bénéficie d'une vue sur les toits du vieux village.
Vue sur les toits du vieux village médiéval de Cruas |
Me voici ensuite dans l'enceinte du village médiéval pour lequel un projet de réhabilitation ambitieux sur plusieurs années a été engagé par la commune. Pour permettre de mieux nous rendre compte de l'avancée des travaux, des photos avant/après sont affichées ça et là sur les murs :
Et tout en haut, le château des Moines, où il n'y eu jamais de châtelain mais qui servit de refuge fortifié aux moines lors de périodes troubles.
Au début, il y eut une chapelle construite pour pallier les inondations du ruisseau Crûle subies par l'abbatiale. Un village commence à se développer autour de cette chapelle.
Au XIVème siècle, lors des guerres de 100 ans, la chapelle est surélevée et fortifiée pour servir de refuge : donjon, tours, mâchicoulis et archères sont ajoutés. Un bâtiment perpendiculaire au sud servait de logement aux religieux. C'est ainsi que les moines résistèrent aux assauts menés lors des guerres de religion, dans ce village catholique entouré de villages protestants.
A partir de là, débute le sentier, le poteau indicateur nous invite à prendre la direction Serre du Buis à 3km.
Vous voyez comme moi, à l'entrée, pas d'indication particulière, pas de panneau informant d'une quelconque battue. Si cela avait été le cas, il aurait été encore temps pour moi de m'en retourner pour une autre balade.
C'est parti pour une douce montée sur un sentier qui surplombe la vallée du Rhône assez longtemps dans les buis, chêne verts et genêts scorpions.
Les nouveaux quartiers de Cruas |
Je suis sur le GR42. Il faut donc suivre les fameuses traces rouges et blanches
Je fais soudainement connaissance avec le Cruas industriel dans un premier temps à la lecture d'un panneau d'information sur la "Pierre de Cruas" qui fut tout d'abord utilisée comme pierre de taille et ce dès l'Antiquité jusqu'aux années 1930. Elle servit à la construction par exemple de l'Abbatiale St Marie.
Aujourd'hui la Pierre de Cruas est plutôt utilisée pour fabriquer du ciment blanc ou de la chaux hydraulique. Deux grandes usines sont implantées à Cruas.
Mais le Cruas industriel, c'est aussi l'industrie nucléaire avec sa centrale à quatre réacteurs nucléaires inaugurés il y a pile 30 ans...
Le chemin commence alors à quitter les bordures de la vallée du Rhône pour s'engager vers l'Ouest dans la montagne en montant de façon plus drue.
C'est vers ici je crois que je cru entendre des clochettes, en espérant d'abord avoir des hallucinations auditives...
Mais il a bien fallu se rendre à l'évidence : une horde de chiens hurlants descendait en trombe la montagne et j'ai craint un long moment qu'elle ne rabatte des sangliers sur le chemin où je me promenait tranquillement. Je ne bougea plus d'un moment. Mais heureusement je compris bientôt que ces pauvres bêtes ne suivaient pas le sentier et n'avaient fait que le traverser pour essayer de fuir dans un vallon plus bas. Je repris la route fort contrariée de la mauvaise posture où je me trouvais, seule qui plus est. Et je crois que c'est du bout des lèvres que j'ai répondu bonjour au chasseur que je croisât plus tard, et parce que je suis polie...
Une fois la montée terminée et le calme revenu, je pu apprécier les belles couleurs
Avec une vague impression que ça pourrait être moi le pigeon |
Quoi qu'il en soit, je ne saurai jamais ce que ce chien faisait tranquillement à se promener avec des sangliers...
A la sortie du bois, j'aperçois au loin un panneau, je me retourne et :
OUI MERCI c'est sympa d'être prévenue à la fin ! Et de toute façon j''ai pas attendu le panneau pour comprendre où je m'étais embringuée !
Le chemin s'élargit
Et j'arrive à l'embranchement "Fourquau". De là on peut couper par un chemin assez large et descendre le ravin de Fourquau pour rejoindre la route goudronnée qui monte à St Vincent de Barrès.
Mais comme je pense que la zone de chasse est derrière moi (rapport au panneau "chasse en cours), je continue comme prévu, direction "Serre de Buis" et "St Vincent de Barrès " à 3,5km.
Ferme de la Duranne |
Carrière de calcaire et centrale nucléaire |
Il s'agit d'un mât de mesures météorologique de près de 80m installé pour et par EDF...
Mon chemin rejoint une piste forestière parmi les grands arbres de la forêt de Barrès. Je suis à l'embranchement "Mourrier" qui n'est pas avare de panneaux :
A gauche c'est direction ferme de Duranne, Serre de Buis, St Vincent de Barrès "à 2,9km. C'est également indiqué que par le GR on peut rejoindre Meysse en 2h et "Les Videaux" au dessus de Rochemaure en 2h45.
Mais pour moi c'est à droite, direction "Grande Côte" à 1km et Cruas à 4,3km.
Et c'est par ici que j'entends soudain des aboiements de furie et le bruit d'animaux courant dans les sous-bois. Pétrifiée j'assiste dans le sentier juste au dessous du chemin à la course de deux pauvres sangliers cherchant courageusement à sauver leur vie en fuyant les chiens à 5 secondes derrières eux, sans savoir les pauvres qu'ils couraient surement à leur perte. Moi qui déteste la chasse je me sens prise en otage du fait d'être obligée d'assister à ce spectacle qui me glace le sang...
Je reprends mon chemin dégoutée...
J'arrive au carrefour "Grande Côte", doté d'un beau panneau mais sur lequel un chasseur bredouille a dû passer ses nerfs. Il faut bien soulager ce trop plein d'agressivité.
Le panneau m'apprend quand même que cette forêt est dûe à un vaste programme de reconstitution forestière lancé par l'état au début du siècle dernier, pour lutter contre l'érosion et éviter la dégradation du massif causée par le surpâturage. Pins noirs, cèdres de l'Atlas, sapins méditerranéen et Douglas sont introduits. La nature complète par des chênes, pins, érables, merisiers....
De là il faut prendre le chemin qui monte, celui à l'entrée duquel il y a ce panneau (soupirs)....
Je suis pas votre amie et il me semble que c'est pas à moi particulièrement à être prudente lorsque je me contente de me promener tranquillement sur un chemin balisé "Grande randonnée" sans avoir été avertie d'une battue.
Donc ça monte un peu puis redescend :
On arrive à une route goudronnée, ne pas la suivre, prendre immédiatement un sentier étroit à droite. Ce sentier descend longtemps dans la forêt entre les buis et les chênes verts, il longe puis traverse la route touristique entre Cruas et St Vincent de Barrès (balisage).
Après une ruine, on retrouve la route qu'il faut suivre, elle est peu fréquentée.
On retrouve l'embranchement "Crûle", c'est là où on arrive si on raccourci le trajet à partir du poteau "Fourquau".
On continue à suivre la route en passant devant l'ancienne cimenterie et les carrières de pierre de taille et de calcaire.
on passe devant le lavoir qui a pour originalité d'etre alimenté et traversé par le ruisseau du Crûle
Et on retrouve l'abbatiale, notre point de départ.
Vous comprendrez que j'ai tardé à relater cette balade que je ne peux recommander en automne surtout si l'information d'une battue en cours n'est pas respectée. Et de toute façon, j'ai bien peur que cela soit tous les week-ends que la forêt soit envahie par des guerriers du dimanche. Désormais, si la météo ne gâche pas vos sorties, les chasseurs le feront à sa place. Ils nous privent des belles couleurs de l'automne, les grandes forêts étant plutôt rares dans la région. Je vous conseille donc cette balade au printemps.
2 commentaires:
et pourtant c'est ici que la forêt prend ses plus belles couleurs à l'automne, c'est mon coin préféré en automne!
Et pourtant oui... C'est dommage car il n'y a pas beaucoup de grandes forêts dans notre pays de garrigue. Et cet automne presque toutes mes sorties ont été accompagnées de coup de fusils. Même les gorges de l'Ardèche que je croyais préservées.
Merci de la visite Michele
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