Bienvenue

Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

---

mercredi 19 août 2015

Aubignas : la carrière de basalte (Ardèche)

Cette jolie randonnée mêle découverte géologique du paysage du Coiron et découverte du patrimoine industriel de la région avec l'extraction historique du basalte sur un des trois sites de production qu'a connu ce massif. Elle vous mènera jusqu'à l'ancienne carrière d'Aubignas dite carrière de Masse par un sentier en bordure de falaise de basalte.

Le circuit fait partie des trois proposés par la commune d'Aubignas, et est également inclus dans le Topo Guide "Canton de Viviers et massif du Coiron-sud". Mon topo guide annonce 11,6km tandis que la commune mise sur 10km. Vous trouverez le tracé du parcours en fin d'article.

Il faut se garer sur le parking à l'entrée du village, où les élus ont eu la bonne idée de créer un "Espace basalte", dont la visite fera une bonne entrée en matière pour la randonnée qui nous concerne. Des panneaux explicatifs, des photos, des échantillons, retracent le passé d'exploitation du basalte à la carrière et à l'usine.

Du parking nous avons déjà une belle vue sur le village


Avant de partir il faut que je vous dise que la majorité des photos ont été prises au mois de mars, mais quelques photos estivales se sont immiscées, vous les reconnaitrez facilement...

C'est parti !

Depuis le parking, prendre la route (celle par où vous êtes arrivés en principe) en direction d'Alba. Puis après un pont, prendre un chemin goudronné à droite qui monte légèrement.


Prendre de suite à gauche.



Ce petit chemin redescend ensuite. C'est un raccourci pour arriver au hameau de l'Aiguille.



Du hameau de l'Aiguille, un panneau nous invite à prendre un chemin à droite en montée. La carrière y est annoncée à une distance de 1,4km


Un mot sur le balisage, de couleur jaune et blanche, il est assez présent, mais pas toujours à quelques endroits opportun.

Nous nous élevons petit à petit.

Vue sur les chênes truffiers




Hiver


Eté


La montée n'est pas difficile. Une vue sur la droite nous permet de nous rendre compte de la spécificité géologique du massif du Coiron. Des coulées volcaniques se sont répandues et moulées dans des vallées aux sols calcaires et marneux datant de l'époque où la mer envahissait le département il y a 200 millions d'années. Sur ses sols reposaient également des alluvions apportés par les ruisseaux et la rivière qui coulaient là, probable ancêtre de notre rivière Ardèche, il y a 8 millions d'années. 

Ensuite les calcaires et marnes non recouverts ont été rapidement érodés car plus tendres. Le travail d'érosion a également creusé des ravins et fait apparaitre cette sorte de mille feuilles géologique sur les cotés des parties non érodées protégées par le basalte de surface. Il s'agit du phénomène d'inversion des reliefs.





Petite difficulté dans la montée, à cette intersection, pas de balisage. A ma première venue je me suis donc dirigée tout droit alors qu'il aurait fallu prendre à gauche. Ma confrontation avec un cul de sac me fit prestement faire demi-tour. 




La voie de gauche mène à une zone dégagée d'où s'enfuit un chemin quant à lui balisé, en sous-bois et pierreux. Ici les pierres ne sont pas calcaires comme à notre habitude, elles sont volcaniques et moussue, parfois glissantes en période humide. Le balisage à une bifurcation nous fait aller à gauche. Une montée plus drue nous mène à ce sentier en balcon, très agréable.




Jusqu'aux premiers signes d'une activité humaine. Des pans de murs, un abri sous roche... 






L'ultime montée est un peu délicate, d'autant que les bâtons de bois installés en guise de marche que vous voyez sur cette photo ont disparu depuis..... mystère.





Ça y'est, nous y sommes. Nous sommes sur le site d'extraction du basalte. 




Le sentier continue en longeant une clôture. Nous ne sommes plus en balcon, mais en terrasse et bénéficions d'un beau panorama sur la plaine d'Alba la Romaine.



 Le poteau directionnel nous indique le sens descendant pour la suite.


Nous sommes ici

Mais je vous propose d'abord de continuer un peu sur le sentier.


Pour voir ce qui reste du passé industriel d'exploitation du basalte à Aubignas.





Tout d'abord le basalte est une roche volcanique très dure et compacte prisée pour sa robustesse dans la construction. Ce n'est donc pas une pierre de taille par excellence. Non concassée on utilise plutôt le basalte sous forme de galets charriés par les rivières pour la construction des maisons, ou de fragments de prisme pour le pavage des rues.

C'est à l'extrémité d'une coulée volcanique que s'est établie la carrière d'Aubignas en 1929, ou carrière de Masse. Avant elle il y eut la carrière de la Prépie à Rochemaure et après elle celle de St Jean le Centenier exploitée à partir de 1937.



Ici s'élevaient les tours de concassage en contrebas de la carrière. Une fois extrait, le basalte y était transporté par wagonnets :


Photo fournie par M. André Lecomte




Wagonnet présenté à l'Espace Basalte


Puis les roches concassées étaient transportées dans des bennes par un système aérien vers une usine de transformation située en contrebas, à proximité de la voie ferrée Le Teil/Alès. Les bennes pleines en descendant faisaient remonter les bennes vides.

Ancienne usine La Basaltine
Selon les périodes, le basalte d'abord simplement concassé a servi de ballast pour les besoins des chemins de fer. Puis, sous la marque "Basaltine", le basalte broyé en poudre fine à l'usine, et associé à du ciment en provenance de Viviers ou Cruas,  permit de produire un béton de basalte de haute qualité qui permit la réalisation de dalles de sols, de mobilier urbain, de bornes kilométriques, de bordures de trottoir... associés ou non à du colorant.

En reprenant notre chemin et en descendant vers Lebrat, nous rencontrerons d'autres vestiges de ce temps révolus.

Mais nous pouvons en attendant nous avancer un peu et profiter du beau panorama et de la vue sur les villages environnants.

Alba et Valvignères au loin

Saint Pons



Prunelliers sauvages

Il est temps de revenir sur nos pas pour prendre la descente au poteau directionnel.

Très rapidement le chemin passe à proximité de la station de concassage d'où partaient les bennes.








Et plus bas encore, tout au long de ce large chemin en lacets, des restants du socle des pylônes supportant les câbles transporteurs.





Et même des pylônes au complet.




Je continue prestement ma route tout en admirant sur ma gauche le paysage et lors d'une petite halte mon chien tire fortement sur sa laisse (enfin, plus qu'à son habitude) dans le sens opposé. Un coup d'œil vers l'endroit où il compte me mener me fait subitement battre le cœur (enfin plus qu'à son habitude). 





Là au bord du chemin, à la vue de tous, des chasseurs ont voulu exposer leur chef d'œuvre morbide tel un trophée. Non seulement ces personnes tuent gratuitement ce bel animal mais en plus ils en font profiter tout le monde. On voudrait choquer, on ne s'y prendrait pas autrement. Moi qui avait lu dans les journaux que ces gens voulaient se racheter une conduite...

Je vous parle pas des mouches. Heureusement que le froid m'a épargnée de l'odeur.

Je m'en vais profondément écœurée. Désolée de vous faire partager la scène, mais il faut connaitre la pratique de certains...

Je repars avec l'idée que cette balade vient d'être gâchée à l'instant...









A Lebrat le poteau directionnel indique Aubignas à 5,3km.



Chaulène
















Après Lebrat le circuit continue sur une piste caillouteuse jusqu'à rejoindre le goudron. 300m après, juste avant l'habitation prendre le large chemin en terre à gauche qui passe au milieu des vignes. Un peu plus loin on retrouve le goudron, puis le poteau "Aunas"



Nous sommes aux abords des écuries d'Aunas qui sont situées sur la commune d'Alba la Romaine




Nous tournons à gauche, puis à droite pour suivre bien entendu la direction d'Aubignas qui n'est plus qu'à 3km, sur un petit chemin bien agréable passant au milieu des prés, puis entre les haies. 








Nous passons à proximité d'un ruisseau, le ruisseau de l'Aiguille je pense, qu'il faudra par la suite traverser à gué.






En fin de chemin, le balisage se fait inexistant. Je navigue naturellement à vue vers le nord pour retrouver l'embranchement "Pont de l'aiguille" vers le raccourci me ramenant à Aubignas.

Aubignas vu du parking Ste Reine

Cette randonnée aux multiples intérêts est notée "difficile", mais à part la montée finale à la carrière qui est devenue rude car glissante sans les escaliers et à part le spectacle navrant auquel j'ai assisté je ne vois pas pourquoi...  Je vous la recommande donc vivement, mais peut-être en période hors-chasse.

Enfin dans un souci historique (et touristique) il serait intéressant de dégager la végétation qui a envahi le site du départ des bennes. Mais leur accès poserait inévitablement des problèmes de dangerosité...








lundi 29 juin 2015

Gigondas : du col du Cayron à la crête du Mt St Amand (Vaucluse)

Les dentelles de Montmirail attirent de loin le regard par le découpage particulier de ses falaises, des formes acérées dues à l'érosion et propices à l'escalade, d'où le massif tient son nom. Outre ces fameuses barres rocheuses, le massif comprend des petits villages pittoresques entourés de vignes, tels que pour les plus connus : Vacqueyras, Séguret, Beaume de Venise ou Gigondas.

C'est sur la commune de ce dernier que se situe la parking et le départ de la balade proposée aujourd'hui, qui va nous en mettre plein les yeux, comme nombre de balades du secteur. Elle est cependant réservée aux randonneurs habitués, contrairement aux randonnées familiales que je présente le plus souvent.

De Gigondas, prendre direction "Col du Cayron". Nous arrivons sur le parking aux alentours de 10h et il est déjà bien rempli en cette belle journée de mai.

Un panneau nous renseigne sur la formation géologique des dentelles. Il y a 200 millions d'années, c'est le fond de la mer qui s'étendait sur ce site. Se dépose au fond un mélange d'argile et de sel, ainsi que du calcaire. Vers -30 millions d'années l'écorce terrestre se fracture sur une ligne qui va des Pyrénées au Vercors. C'est la faille de Nîmes. La pression entre les deux blocs est énorme et la couche d'argile et de sel très comprimée remonte à la surface le long de la ligne de faille, bousculant les sédiments au dessus d'elle, dont les couches de calcaire.

Le comité d'accueil se dresse fièrement

Nous partons fiche rando en main le long de la piste direction nord-est. Très rapidement il faut prendre un chemin de terre à gauche, direction le rocher-école.

Au loin nous apercevons déjà le profil du but de notre balade : le mont St Amand



Occupées à blablater, nous ne portons qu'une attention minime au balisage et aux explications du guide et continuons sur la piste qui passe sous le rocher école d'escalade qui est bien garni...



... alors qu'il aurait fallu justement prendre le sentier qui monte au pied de la paroi....

mais pour l'instant nous admirons le beau paysage de vignes en terrasses sublimé par une belle lumière





Et ce n'est qu'un fois arrivées devant ce champ que nous regardons enfin la carte avec de grands ? ? ? ? ? ? ? ?




Bon pas de panique puisque notre objectif  est en vue à 9 heures :



Nous trouvons notre position sur la carte et en déduisons que nous avons pris le parcours dans le sens inverse de celui préconisé par le guide. Qu'importe, nous nous en retournerons ce soir par le chemin de l'aller plutôt que celui du retour pour varier les paysages.

Nous continuons donc notre chemin avec le mont en guise de phare.

Le Mont St Amand est facilement reconnaissable grâce à sa forme caractéristique et à son antenne de télécommunications. Sa crête est le point culminant du massif avec ses 732 mètres.

On se rapproche

 Aux alentours de cet unique panneau qui nous indique non la direction où nous allons mais celle d'où nous venons, nous nous posons encore des questions à propos de notre position exacte sur la carte.



Les explications du guide ne correspondent pas à la carte IGN, et le fait d'avoir pris le parcours en sens inverse ne nous facilite pas la tâche. Nous tombons d'accord sur le fait que nous sommes au Pradas, et qu'il faut prendre le sentier en face, un raccourci qui nous mènera plus haut sur la piste qui part à notre droite.


 Ce raccourci, en plus de nous économiser des pas, se révèlera être charmant, avec sa source à proximité, ses vignes, ses genêts et sa profusion de fleurs dont beaucoup d'orchidées.


Orchis pyramidal
Le sentier débouche comme prévu (à proximité d'une piste de cross ?) sur la piste où nous attend enfin un panneau de randonnée digne de ce nom :


Les Pradas à 545m d'altitude. Il pointe du doigt la direction "Les Clapas" à 400m que nous suivons sur une autre large piste qui monte. Et bien rapidement, 400 mètres après donc, nous attend le panneau "Les Clapas" altitude 577m.


 Celui ci pointe notre but : la Crête de St Amand à 900m de distance. Le voici :


A partir de là, nous quittons la piste pour prendre un sentier sous-bois qui contourne le mont. En chemin nous croisons un groupe de randonneurs qui se restaure, nous aurions aimé faire de même avant d'entamer la montée, d'autant que l'endroit est agréable, mais la place est prise. Nous continuons donc et commençons la grimpette, dans l'espoir de trouver un nouvel endroit pour s'arrêter.

C'est chose faite aux 3/4 de la montée lorsqu'une dalle calcaire propose à nos postérieurs de leur offrir sa chaleur pendant que nous reprenons des forces.

La vue pendant le ravitaillement

Nous repartons repues et prêtes à terminer l'ascension pour découvrir de toujours plus haut ce beau massif des Dentelles de Montmirail.

En vue de l'antenne de télécommunication, nous savons être non loin du sommet.


A la proue :

"Je suis le Maître du Monde !"

Les dentelles sarrasines, d'où nous sommes parties et que l'on domine de plus haut



La croix, et le poteau qui annonce 732m d'altitude signent l'arrivée au sommet.





Mais la randonnée n'est pas finie, quelques centaines de mètres de plus sur la crête nous permettrons de bénéficier d'une exposition et d'un panorama différent.




Nous suivons la piste en crête qu'il faudra quitter sur la gauche en prenant garde au balisage, dans la direction du "Pas du Loup".




Pour s'arrêter un long moment à admirer le paysage jalousement protégé par le Géant de Provence au dessus, et jouer à reconnaitre les villages au loin

Malaucène et le Mont Ventoux

Abbaye ND de l'annonciation
 Il est temps pour nous de nous en retourner car nous sommes loin du parking, loin de chez nous... Nous reprenons le même chemin en sens inverse jusqu'au croisement du Pradas, non loin du Pas de l'Aigle.

Descente du Mont St Amand

Au Pradas


Au croisement au bas du Pradas (côte 464), nous abandonnons notre itinéraire d'aller pour prendre à droite sur la piste puis le deuxième sentier à gauche, qui grimpe assez fortement au début sur la "Grande Montagne". Cette partie en sous-bois est nul doute la bienvenue en période de forte chaleur.

Quelques trouées dans les arbres nous laissent apercevoir un paysage encore différent, au nord et nord ouest, dans la plaine de Sablet.



On quitte le sous-bois pour un paysage aux airs de garrigue, et plus rocailleux. Les dentelles se rapprochent, éclairées par le soleil descendant.



Un coup d'oeil en arrière nous permet de voir les deux monts dans le même champ de vision

Le St Amand et le Ventoux

Asphodèle, liliacée typique des sols calcaires


Objectif en vue
Sablet

Nous approchons des falaises qui accaparent notre regard.




Après les avoir bien observées, nous redescendons en passant au bas de la parois du rocher-école, ce que nous aurions dû faire dans l'autre sens le matin même. Mais la forte pente nous réconfortât de notre erreur, nous aurions eu du mal le matin pas encore échauffées à l'affronter tout de go.



Retour au parking encore bien occupé.



Cette randonnée grandement appréciée, offre une vision complète sur le Mont Ventoux, les Dentelles sarrasines, la vallée du Rhône... La prendre par erreur dans le sens que nous avons fait nous a permis non seulement d'éviter la forte montée de bon matin, mais aussi d'avoir un magnifique panorama en final sur les dentelles par soleil couchant. Il vous en coutera une douzaine de kilomètres et des étoiles plein les yeux...



Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...