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Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

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vendredi 21 septembre 2012

Les Trois Becs : le Veyou, le Signal et Roche Courbe (Drôme)





Les quelques lecteurs habitués savent que mes randonnées sont en général à la portée de tous, le qualificatif "familiales" étant largement approprié.
Mais aujourd'hui, j'inaugure une vraie randonnée sportive, qu'il s'agit de bien préparer et à laquelle il faut renoncer si l'on envisage d'y aller en sandales. En route pour le pays de Bourdeaux, en route pour les Trois Becs.








Les Trois Becs, un nom étrange approprié à la forme caractéristique de cette partie du synclinal perché de Saou dont le profil se reconnait de loin : trois pointes rocheuses en demi cercles s'élevant à l'est de la forêt du même nom.

Une brève aparté géologique pour dire qu'un synclinal est le résultat d'une ondulation de couches provoqué par la poussée des plaques. Lorsque la convexité du pli est tourné vers le bas (en forme du U) il s'agit d'un synclinal, par opposition à l'anticlinal qui est la partie convexe vers le haut du pli géologique. Ce synclinal est dit perché suite au travail de l'érosion qui a inversé le relief : l'anticlinal devient peu à peu une combe et le synclinal resté indemne devient perché en dominant les anticlinaux évidés.  Ce promontoire bien détaché de la vallée forme un navire de verdure et de rochers.


Ensuite une précision qui me semble utile voire essentielle à destination des amis des chiens qui voudraient promener aux Trois Becs avec leurs compagnons et qui verraient leur projet gâché au dernier moment au bas du massif laissant un sentiment désagréable de déception : le site des Trois Becs est totalement interdit aux chiens, même tenus en laisse. Je tiens à le préciser ici à toutes fins utiles car malgré une préparation minutieuse, cette information ne m'avait pas sauté aux yeux. Il est vrai que cette interdiction est récente (2011), mes livres plus anciens et les sites des offices de tourisme pas tous à jour.

La raison de cette interdiction est que nous sommes ici dans une zone habitée par une faune et une flore remarquables et variées que la forme du synclinal tend à favoriser et à protéger puisqu'il s'agit d'un espace naturel quasiment fermé.C'est également une grande réserve naturelle d'oiseaux qui nichent dans les falaises.  De plus en été des troupeaux de moutons paissent en liberté. Certes on aurait pu envisager la tenue des chiens en laisse comme cela était permis auparavant mais certaines personnes ont abusé en laissant leurs animaux divaguer et désormais, même cette tolérance est interdite, on les en remercie...

Bref, commençons par le début : le départ de cette randonnée. En venant de Bourdeaux, ce que nous fîmes, il faut prendre la direction du Col de la Chaudière, passer le col et se garer à droite au parking prévu à cet effet aux abords duquel il y a une borne téléphonique rouge. le départ est en face et de suite la couleur est annoncée : au dessus de nous se dresse fièrement et hautement le Veyou (1589m), l'un des trois becs.



Le Veyou nous attend


Au départ, l'altitude est de 990m il va falloir donc monter 600m en continu. Pas de panique car avant d'arriver au sommet, il faudra quand même passer par le Pas de Siara, (1300m) par lequel on accède au massif et jusqu'à lui, la montée bien qu'incessante est quand même relativement progressive et bien aménagée.

Le Veyou, on arrive !
Nous partons assez tôt (pour moi ce n'est jamais assez tôt), il n'y a pas grand monde, un seul randonneur solitaire nous double, mais la présence de trois ou quatre voitures sur le parking prouve que l'on nous a précédé. 


En s'élevant la vue sur le pays de Bourdeaux s'offre à nous


Le sentier qui mène du col de la Chaudière au Pas de Siara vient récemment de ré-ouvrir (officiellement fin juin 2012) suite à de longs travaux de sécurisation financés par le Conseil Général après des accidents parfois mortels. Il a été réaménagé et est devenu facilement praticable, permettant peut être à un public de touristes randonneurs plus large de découvrir ce lieu phare de la Drôme.



Le passage dangereux qui a été sécurisé



 

Pour nous il aura fallu 50mn pour monter jusqu'au pas de Siara, mais on peut largement mieux faire (non c'est pas parce que je suis pas sportive, c'est parce que je prends beaucoup de photo, comment ça vous me croyez pas ?)


Face à nous Roche Rousse


Roche-Rousse, bec que nous ne gravirons pas, commence à se rapprocher. Nous n'allons pas tarder à arriver au Pas de Siara.

A flanc de montagne plein Est à l'abri du vent,  nous n'avions pas froid pour monter. Déboucher au Pas de Siara, véritable bouche à courant d'air, nous a soudainement rappelé que le vent soufflait plus qu'à l'accoutumé ce matin là lors de notre départ. On remet les pulls, on visse les casquettes sur la tête, pas assez profondément pour ne pas apercevoir les premiers moutons.


Et c'est donc sous un vent de folie que nous découvrons ce qui nous attend : loin d'avoir fini la montée, il faut maintenant s'attaquer à celle beaucoup plus raide qui monte au sommet du Veyou. Les choses sérieuses commencent. 

Le Pas de Siara, départ de la montée au Veyou


Vue sur Roche-Rousse pendant la montée


Et des montées raides, nous n'allons pas en manquer, puisque la géographie des lieux s'y prête : trois becs = trois pointes = trois montées raides + trois descentes raides.  

Ce jour là le plus difficile ne fut pas la montée mais le vent particulièrement violent. Le contraste est fort par rapport à la montée jusqu'au pas de Siara. De plus le ciel est particulièrement perturbé de nuages. Le tout laisse une impression de mauvais temps pour ce démarrage.



Si au départ nous étions très peu nombreux, les files de randonneurs commencent à se profiler au loin, ils finissent par nous rattraper et l'on se retrouve un petit groupe au sommet du Veyou, point culminant du massif.

J'étais loin de m'imaginer un tel scénario, le vent est tellement puissant que nous sommes obligés de nous accroupir pour ne pas être emportés. Impossible de s'approcher du cairn du sommet ni du bord de la falaise. Personne ne souhaite s'attarder. Nous laissons tout de même le temps aux autres randonneurs de partir et leur emboîtons le pas. 



Heureusement si le vent va être omniprésent dans cette balade, c'est au sommet du Veyou qu'il s'est avéré le plus puissant. Le reste sera quand même plus agréable. 

Après le Veyou, c'est le Signal qui nous attend (1559m) .


Le Signal vu du Veyou

Au bas du Signal

D'en bas la grimpette est impressionnante mais elle est de courte durée. Je résiste. On s'attarde encore au sommet pour quelques photos, toujours en résistant au vent.


Objectif en vue !


Arrivée au sommet du Signal



Roche Courbe, le dernier des Trois Becs, vu du Signal


Roche Courbe au dessus de la vallée de la Drôme



Le Veyou vu du Signal

Les falaises du Veyou







La descente vers le dernier bec Roche Courbe - autrement appelé La Pelle (1549m) est différente, le sol est jonché de genévriers et de racines de pins, il faut prendre garde à ne pas chuter.  




On traverse des enclos à moutons





Le panorama est bien sûr superbe, les nuages ayant la bonne idée d'être assez haut pour ne pas gâcher la vue.

Vue sur Saillans
Vue sur Crest depuis Roche Courbe, on peut apercevoir la tour.





Depuis Roche Courbe, le dernier Bec, nous savons que le reste ne sera que descente. C'est également un changement de paysage qui va s'opérer puisque l'on aperçoit la forêt plus bas.




Dans la descente nous voyons ce gros rapace s'envoler. Je pense à un vautour fauve ou un aigle royal...(quelqu'un pour me le dire ?)





Nous faisons une halte à l'orée d'une forêt dont les arbres nous abritent tant bien que mal. Ce n'est pas encore l'endroit rêvé pour le pique-nique.


Les sentiers se divisent. Notre objectif est de relier les trois sommets puis de rejoindre notre point de départ, le Pas de Siara en coupant à travers la forêt par une partie du GR. Je guette donc les traces rouges et blanches indiquant qu'il est temps de bifurquer. Mais je cherche également autre chose que je ne veut point manquer malgré sa position exacte qui m'est inconnue.





Nous apercevons soudainement les fameuses traces du GR. Je me rends compte que nous sommes trop bas, nous avons manqué le poteau indicateur. Nous remontons très légèrement pour le trouver.



Le Pas de la Laveuse

Ce que je cherche n'est pas loin, je le trouve non loin du poteau dont il porte le nom :






Le trou de la Laveuse, véritable fenêtre sur le village de Saillans. Avouez que ce n'est pas quelque chose à manquer ! Après tous ces efforts, nous sommes récompensés. 




Les abords du trou de la Laveuse est l'endroit idéal pour pique-niquer, d'ailleurs les nombreux randonneurs présents sont du même avis que nous. Ici nous sommes abrités et les rayons du  soleil peuvent enfin nous réchauffer. 





Nous repartons repus et réchauffés sur le GR qui s'enfoncent dans la forêt. Le contraste est fort avec la première partie de la randonnée. Le sentier se transforme rapidement en chemin qui s'enfonce en descendant de façon abrupte au début au milieu de grands arbres.



A la fontaine des Oiseaux ne pas bifurquer, continuer dans la même direction, il faut traverser la forêt du Nord au Sud jusqu'au virage du Pré de l'âne.



Au Virage du Pré de l'Ane (1210m) on quitte la piste forestière et le GR jusqu'au Pré de l'Ane, En remontant au Pas de Siara on termine la boucle de cette randonnée



Il ne reste plus qu'à redescendre en profitant du beau paysage des montagnes du Diois.


Une randonnée très sportive donc, mais incontournable pour profiter de cet écrin de verdure et d'une vue grandiose à 360° sur de magnifiques paysages. En y allant tôt vous éviterez les hordes de randonneurs et pourrez peut-être avoir la chance d'apercevoir des chamois. Une randonnée à déconseiller par fort vent et à conseiller particulièrement au printemps pour profiter pleinement de la flore remarquable de cette réserve naturelle. Fin aout je n'ai trouvé aucune fleur (en grande partie mangées par les moutons) et ce fut ma seule déception.




Source Géoportail

Pour me consoler Martine m'offre cette fleur prise aux Trois Becs en juin 2016. Il s'agit d'un orchis Sureau rouge, je n'en avais jamais vu. Merci Martine !





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