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Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

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lundi 7 juillet 2014

Le Pouzin : le couvent des chèvres (Ardèche)

Cette toute petite balade que je préfère qualifier de promenade n'est pas pour autant privée d'intérêts : premièrement sa relative brièveté peut être un avantage si comme moi vous avez réussi à tirer de sa torpeur votre ado récalcitrant à tout effort musculaire pédestre sans rapport avec son sport favori et à l'entrainer, voire le trainer, avec vous au prix de grognements sourds et d'implorations plaintives telles que "Marcher ? Mais pourquoi faire !".
Ensuite -et cela vaut même sans ado- la balade présente aux moins deux autres attraits que sont un panorama grandiose sur le village, la vallée du Rhône et les pré-alpes, et la visite de vestiges de l'église romane d'un prieuré clunisien.

Tout d'abord le couvent des chèvres, but de notre déplacement d'aujourd'hui est situé sur un plateau calcaire dominant le village du Pouzin en bordure de la vallée du Rhône en face de la confluence entre la rivière Drôme et le Rhône.

Le départ de la balade est situé au panneau info-rando situé lui aussi non loin d'une autre confluence, celle de l'Ouvèze et du Rhône.



Le site étant non loin du tracé d'une variante du GR42, le GR42a, et ayant repéré le couvent sur la carte nous nous dirigeons plein nord, et traversons l'Ouvèze, en suivant les célèbres traces rouge et blanche.




Le célèbre Pont romain du Pouzin n'étant pas loin, nous nous écartons provisoirement du tracé pour aller l'admirer de plus près.



Ceci-fait, nous reprenons notre chemin, en remontant la rue Olivier de Serre, plein nord en face de la passerelle. 




Passés ce panneau et le cri de désespoir de l'ado à la vue de l'énorme distance encore à parcourir, et arrivés en bout de rue, nous bifurquons à gauche dans la "rue de Rompon" qui malheureusement pour l'ado prend un sens ascendant ce qui a pour effet d'accentuer les grognements.

La petite rue se transforme vite en sentier champêtre et la vue se dégage du côté où coule le fleuve rhodanien.


 

Ce petit sentier éclairé et chauffé par le soleil matinal est très agréable, il fait vite oublier le tumulte de la ville très passante et de la route départementale 86 très fréquentée pourtant juste en contrebas. 


 


On s'enfonce un peu en direction du plateau à l'ouest

ça monte en grognant




Puis le panneau "les Pendus" nous indique l'endroit où il faut quitter le balisage du GR pour suivre la trace jaune et blanche du PR nous menant au couvent des chèvres. Je rassure l'ado devant le petit 500m qu'il reste à parcourir. Il ne le sait pas encore mais la montée sera incessante à partir de là (et les gémissements aussi).


L'ado reprend des forces

L'ado reprend des forces à l'ombre


Le panorama se dévoile de plus en plus au fil des mètres parcourus



Le point de confluence entre la Drôme et le Rhône apparait soudain.


 L'ado quant à lui est quelque part loin derrière, sans que je me fasse trop de souci, le chemin est bien balisé.







C'est alors qu'arrivés tout prêt du plateau, trois rapaces qui tournoyaient se signalèrent notre présence par des sifflements. Munie de cette photo je pensais pouvoir les identifier facilement sur le net, mais celui-ci s'avéra finalement aussi limité que moi.... Le plumage me faisait penser à un circaète, mais absolument pas la queue qui est plutôt longue ici. La queue me faisait penser à un épervier mais pas l'allure qui est plutôt trapue. Je ne vois qu'une solution, si malgré mes longues recherches je n'y arrive pas c'est qu'il s'agit peut-être d'un rapace juvénile dont l'apparence va changer en vieillissant. Si un connaisseur veut bien m'aiguiller ici, j'en serais reconnaissante.

Laissons tomber les rapaces qui se sont finalement enfuis pour accéder au plateau. L'ado va pouvoir souffler. Les ruines ne sont pas loin, d'ailleurs on les aperçoit :
 

Mais lorsque l'on s'approche....



Un grillage y interdit l'accès, au son de ricanements pubères : "Tout ça pour ça !"
On est loin du temps où les ruines étaient accessibles à tous, même enfouies sous la végétation comme l'on peut voir sur ces vieilles photos.

C'est pour mieux les préserver d'autant qu'elles ont été classées monument historique. C'est aussi pour protéger le public car les ruines menacent toujours de s’effondrer, comme le fit la voute en cul de four en 1998 à cause de la neige. Dommage pour les photographes. Aussi je n'aurais qu'une requête à faire : un grillage un peu moins étroit à hauteur d'homme pour les objectifs photos, merci d'avance (ça ne coûte rien d'essayer).


 
Un panneau d'informations nous renseigne. 



On y apprend que le couvent des chèvres se nomme aussi Prieuré de St Pierre de Rompon. Une occupation du site à vocation uniquement religieuse était connue dès la fin du VIIème siècle mais des fouilles récentes motivées par le projet d'extension de la carrière Lafarge propriétaire du terrain et la découverte de céramiques et de monnaies témoignent d'une occupation fin IVème, à l'époque gallo-romaine.

Et ces fouilles ont permis également de mettre en évidence une enceinte fortifiée datant de la fin du bas empire (fin VIème) aux murs de 1,80m de large, dont la construction fut vraisemblablement motivée par la situation du site, entre royaume burgonde et wisigothique.
Le site étant consigné en 950 dans un acte des anciennes donations faites à l'évêque de Viviers, la présence d'une église semble établie dès le VIIème siècle. 



Ce qui est sûr c'est que le site fut l'objet d'un don en 977 à l'abbaye bénédictine de Cluny. Le don comprenait le territoire du plateau, les deux églises qui y étaient construites ainsi que les redevances attachées c'est à dire le péage pour les marchandises qui transitaient par terre et par eau par Le Pouzin, ainsi que douze serfs, à condition que la congrégation construise ici un monastère et y envoie des moines. Le prieuré est donc ainsi une des plus anciennes fondations clunisiennes de la région. 


L’apogée du prieuré se situe au début du XIIème. Le prieuré est alors important de part l'étendue de ses possessions et comporte douze moines et son prieur vivant selon la règle de St Benoit. Il devait posséder réfectoire, dortoir et chapelle. Les restes de l'église romane visibles de nos jours datent de cette époque. Le prieuré se maintient jusqu'au XVème. Son abandon est dû en partie aux guerres de religion et à la Révolution.

Le couvent des chèvres témoigne d'une occupation caprine passée puisque aujourd'hui c'est un troupeau de moutons qui occupe la dépendance attenante et entretient les lieux.






Début 2014 une association chargée de veiller à la protection du site a vu le jour.

Nous concernant, ayant fait rapidement le tour grillagé du propriétaire, il ne nous reste plus qu'à redescendre par le même itinéraire, ce qui sera fait beaucoup plus rapidement que la montée et surtout avec beaucoup moins de gémissements.





+ panneau d'information sur place
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