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Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

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jeudi 23 février 2017

Le Grand Veymont par St Agnan en Vercors (Drôme/Isère)

Le Grand Veymont ? Un peu notre Mont Blanc à nous, habitants de la moyenne vallée du Rhône, toute proportion gardée... Avec ses 2341m c'est en effet le point culminant du Vercors et lorsqu'il est enneigé il est visible de loin et facilement reconnaissable. Et puis tout randonneur local se doit d"honorer au moins une fois dans sa vie le Grand Veymont.

Attention il s'agit ici d'une randonnée pour marcheur confirmé, de par sa longueur, approchant les 20km et de par son dénivelé.Et pourtant, moi qui ne suis pas une grande sportive j'ai été surprise d'avoir trouvé ce parcours plus facile que je ne le pensais. La raison est doublement simple :
1/ effectuer l'ascension du côté de St Agnan est moins difficile car l'accès à ses pieds est moins pentu,
2/ nous avons choisi d'effectuer cette randonnée sur deux jours et de bivouaquer, ce qui nous a autorisé une marche à l'allure plus touristique que sportive. La date était posée depuis longtemps et après les doutes de la veille dus à la froidure de la météo et aux gros nuages, le jour J il faisait un temps merveilleux nous laissant envisager la possibilité de réaliser cette idée que nous avions eue quelques mois plus tôt.

Le Grand Veymont, encore plus impressionnant du côté Gresse en Vercors

C'est donc bien chargés de victuailles, duvets et matelas que nous démarrons du parking de la maison forestière de la Coche. Si les sacs sont biens remplis, ils ne sont pas lourds, majoritairement bourrés de vêtements chauds en raison des températures froides de la veille. Et personnellement il y a bien longtemps que je n'ai plus bivouaqué, je ne connais pas la température qu'il fera là haut, notamment de nuit, ni la performance de mon duvet. Mais incertitude ne rime t-elle pas avec aventure ? Mais par chance au moment où l'on s'apprête à démarrer cette rando en cette mi-juillet, la météo est certaine et n'annonce aucune pluie, ce qui est une condition obligatoire pour envisager de dormir à la belle étoile comme nous l'avons prévu.


Au parking vers 10h il y a déjà beaucoup de voitures. En effet les randonneurs qui effectuent la balade sur la journée sont déjà partis depuis longtemps. Et ceux qui bivouaquent partent avec nous, le signe de reconnaissance étant ces matelas roulés que nous transportons sur notre dos.


Certains transportent même des tentes... Allez c'est parti et nous passons d'abord devant la maison forestière de la Coche, dont l'entrée est condamnée.

Maison forestière de la Coche

D'abord tout droit sur le large chemin,





puis l'on bifurque à gauche par un sentier-raccourci très fleuri pour rejoindre la route forestière de Combau.




Et c'est telle une procession que les groupes de randonneurs se dirigent vers l'objectif bien en vue.




Au milieu de la prairie de la plaine du Pichet, au point d'altitude 1480 sur la carte IGN de Géoportail, il faudra bifurquer sur la gauche, entre les deux cairns.




A gauche entre les cairns

En direction de la Jasse de la Chau, avec une petite montée en guise d'apéritif.






Et voici la nouvelle Jasse de la Chau, deux cabanes destinées à l'alpage, une pour les bergers, l'autre pour les moutons. Il faut les contourner en passant à droite des maisons et du chemin principal. On profite d'une courte pause pour observer les nuages qui arrivant de l'autre versant se désintègrent en franchissant cette haute chaine calcaire.




C'est peu après que l'on décide un arrêt pour se restaurer, afin de prendre des forces avant les choses sérieuses. Les choses sérieuses, les voilà d'ailleurs au loin : la montée vers le Pas de la Ville. Ensuite il faudra encore monter au Grand Veymont.

Le Pas de la Ville





A partir de cette intersection (1623m), la montée sera incessante, jusqu'au sommet du Grand Veymont (2341m).

Allez on y va, les mollets sont déjà bien échauffés.




Arrivés au bas du pierrier, le sentier monte en  lacets de manière assez raide. C'est dans ces moments là que j'apprécie d'avoir tout notre temps !


ça nous permet de faire des pauses !



Un oeil en arrière et on retrouve nos cabanes de la Jasse de la Chau




Un oeil en arrière


Et c'est l'arrivée au Pas de la Ville (1925m), ce passage entre le Grand Veymont et Pierre Blanche, véritable bouche à courant d'air. De là on a un premier avant gout de la vue sur l'autre côté. Une stèle commémore les combattants du Vercors tués à l'ennemi le 23 juillet 1944.




 Les randonneurs qui partent de Gresse en Vercors arrivent essentiellement par là. On a d'ailleurs une magnifique vue sur le village et les montagnes enneigées au loin. On comprend également que la pente est beaucoup plus raide de ce côté pour accéder au Pas de la Ville.

Gresse en Vercors

Le Pas de la Ville va nous permettre d'accéder au grand Veymont par le côté nord. La grimpette continue donc.


Un regard en arrière vers le Pas de la Ville que l'on vient de quitter


Un passage étroit et un peu aérien :







Du réconfort dans la montée, notre premier bouquetin se dessine à contre-jour :


Des bouquetins pas du tout effarouchés, tellement habitués à côtoyer paisiblement les caravanes de randonneurs qui se succèdent depuis plusieurs générations. A tel point qu'une de mes coéquipière quelque peu effrayée n'osera pas déranger un bouquetin solitaire installé en plein milieu du sentier et bien décidé à ne pas bouger.



C'est ti pas mignon ?

Un regard en arrière vers le Nord et le sommet de Pierre Blanche

Un passage un peu délicat dans un pierrier assez raide :




Et c'est l'arrivée sur le plateau sommital, même si le point culminant est encore loin



Si j'ai juste, Grande Tête de l'Obiou à gauche et Grand Ferrand à droite

Gresse en Vercors d'un peu plus haut


La longue barrière est du Vercors

Les pentes du Grand Veymont vers l'ouest


Et l'on se permet même, à l'abri de la pente du Grand Veymont tournée vers le soleil descendant, une mini sieste.

Et c'est reparti, mais où est donc ce sommet emblématique ?





Le voici :







Et quand on s'approche :



...se dévoile entièrement le Mont Aiguille, autre montagne emblématique, l'une des sept merveilles du Dauphiné.

Nous arrivons au sommet un peu tardivement, les randonneurs à la journée sont déjà loin, ce qui nous permet de profiter de la vue en petit comité.





Et la vue à 360°est à couper le souffle, même si nous nous attardons plus volontiers sur celle vers l'Est, moins familière et plus spectaculaire.





Malheureusement le vent, assez agréable jusque là, souffle de trop et nous empêche de nous attarder. Et puis nous avons un autre objectif, maintenant que le sommet du Grand Veymont ne nous a pas résisté : assister au coucher de soleil de notre lieu de bivouac. Nous ignorons encore combien de temps il nous faudra pour l'atteindre, alors hop, c'est reparti.


Obstacle

Confrontation



Et maintenant c'est tout en descente







Depuis l'arrivée sur le Grand Veymont on aura fait beaucoup de pauses, non pas par fatigue mais pour prendre le temps d'admirer et de profiter pleinement de toutes ces merveilleuses choses qui nous arrivent et qui changent de notre quotidien.







Une descente assez progressive jusqu'à une looonngue descente bien raide vers notre lieu de bivouac, le Pas des Chattons où beaucoup de randonneurs sont déjà installés. Mais ça va, il y a de la place pour tout le monde.



Gare aux genoux








un seul mot : GRANDIOSE



En cette fin d'après-midi nous croisons même des randonneurs un peu plus sportifs qui montent vers le sommet, en courant s'il vous plait. Peut-être ont-il décidés d'aller admirer le coucher de soleil de plus haut et de redescendre à la frontale

Et l'on pose le pied sur la large prairie. Avant d'aller trouver notre lieu de bivouac à gauche on se dirige à droite vers l'ouest où la télévision locale s'apprête à passer un film haut en couleur. En attendant nous enfilons plusieurs couches de vêtements, gants et bonnet en prévision de l'extinction des lumières. Puis nous prenons notre repas du soir en observant les marmottes plus bas. Le spectacle commence enfin :


Et franchement à cet instant on est les plus heureux du monde



Et c'est à la frontale que l'on cherche notre lieu de bivouac au milieu de la prairie. Notre vue est sollicitée mais également notre odorat car nos pas foulent une herbe très odorante que je ne connais pas. On trouve un endroit un peu en pente mais tant pis. On se glisse prestement dans les duvets posés sur des couvertures de survie pour nous protéger de l'humidité. Et rapidement alors que je pensais m'endormir voilà que je me tortille dans mon duvet pour enlever quelques couches de vêtements. Il n'y a aucun vent ici et il fait plutôt bon. Mon appareil photo dormira avec moi dans le duvet pour éviter l'humidité et le froid.

Cette nuit je l'ai passée  constamment réveillée et en cherchant sans cesse une meilleure position pour m'endormir. Entre deux périodes de sommeil je regarde le ciel bien étoilé. Est-ce la peur de manquer notre troisième objectif qui me tient éveillée ? En effet après le coucher de soleil, c'est bien le lever de soleil que nous avons l'intention d'admirer du bas du grand Veymont

Et alors que j'ouvre les yeux une énième fois sans avoir eu l'impression de réellement m'être endormie, le ciel plus clair me persuade que cette impression était mauvaise et que le petit matin s'annonçait déjà.

On se réveille mutuellement et on enfile veste et bonnet pour s'approcher du bord de la falaise côté est cette fois, où quelques campeurs ont posé leur tente. Il ne faut pas être somnambule !


Sommes nous bien placés ? Pour l'heure on a aucune idée de derrière quelle montagne notre soleil va surgir. Quelle déception si le lever est caché par le Petit Veymont !




A mesure que la clarté s'intensifie, on aperçoit de nombreuses personnes postées un peu partout, et même très loin sur les montagnes autour, telle une immense communion solennelle avec la nature. C'est l'amour de la nature qui nous réunit tous ici.





Et puis soudain :



On observe en silence le spectacle, on est bien..

Le Petit Veymont



Au passage, je vous montre la SEULE note négative de ces deux journées : ce spectacle navrant là où ne devrait être que beauté et nature préservée (nous sommes dans une réserve naturelle). Des ordures ont déposé les leurs dans un sac poubelle dans un arbre et le contenu s'est répandu tout autour. Peut-être ces fainéants et gros sales ont-il cru que quelqu'un allait les descendre pour eux et qu'il serait protégé des animaux ainsi perché. Et bien c'est perdu pour les deux suppositions... En plus au lieu de se contenter de sandwichs c'était le grand festin. Il y a des renégats parmi les amoureux de la nature...


Et c'est en prenant soin de ne rien laisser derrière nous que nous rangeons au petit matin nos affaires, après notre petit-déjeuner. Et pendant que les autres finissent de ranger j'en profite pour aller photographier les nombreuses orchidées présentes sur la pelouse du Pas des Chatons que j'avais repérées la veille.





 

Et c'est reparti au petit matin. La journée sans vent s'annonce chaude.

On décampe


Il nous reste de l'eau heureusement.




Et si l'on regarde en arrière, le Grand Veymont est dans l'ombre du soleil matinal





Je dois bien avouer qu'à ce moment là, la magie de la veille est moins ressentie. Nous rentrons sur le plat, il fait très chaud et sans vent, et nos objectifs atteints l'effervescence s'est estompée






Jusqu'à présent même sans beaucoup de balisage l'itinéraire était assez évident, guidés par les groupes de randonneurs et le grand Veymont en guise de phare. Pour le retour c'est une autre histoire, nous mettrons souvent le nez dans la carte pour retrouver l'itinéraire que nous avions choisi.

Aux alentours de la Grande Cabane, on quitte le GR

Quelques cairns nous guident

Nous prenons le temps de découvrir que les scialets qui sont indiqués sur la carte sont en fait un terme local qui désigne des gouffres.

On arrive aux Baraques de Gerland, seul point d'eau de notre parcours, mais nous sommes bientôt arrivés.




On ne va quand même pas bouder cette belle eau bien fraîche






On reprend sur de larges chemins, puis un raccourci en sous bois.
Et l'on croise quelques randonneurs qui ont préféré faire l'ascension dans le sens inverse au nôtre.





Après le raccourci, on emprunte un court instant le chemin de la veille, alors que nous étions plein de vigueur, et l'on se retrouve sur notre parking de la maison forestière.



Ainsi s'achève une randonnée dont la magie restera à longtemps gravée dans ma mémoire. Dormir sur place vous permettra de profiter entièrement de ces instants privilégiés. S'agissant d'une réserve naturelle le bivouac est autorisé de 17h à 9h. Mais il est important dans ce cas là de s'assurer des bonnes conditions météorologiques, nous nous avions une solution de replis en cas de mauvais temps puisque nous aurions pu retourner à notre gite. Mais alors l'allure aurait été beaucoup plus sportive. Une autre solution est d'emporter une tente de bivouac. Ne pas oublier d'emporter beaucoup d'eau, il y a peu de ravitaillement en route, surtout sur le parcours proposé ici. Mon seul regret au final aura été de ne pas voir de marmottes de plus près, mais j'ai quand même eu ma dose de flore, de faune et de beaux paysages.

Le tracé ci-dessous en orange dans le sens horaire :

Source Geoportail
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