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Depuis le printemps 2008 je partage ici en photos mes balades pour vous faire découvrir ces deux beaux départements voisins, différents mais complémentaires, que sont la Drôme et l'Ardèche.

La liste des balades présentées géographiquement se trouve dans les onglets en haut de la page. Elles sont de niveau facile en majorité, le contraire est précisé.

Bonne balade ici et ailleurs.


D'autres photos de la région (et ailleurs parfois) avec moins de texte sur mon blog photos


Mention expresse est faite ici que je suis l'auteure de chacune des photographies mise en ligne sur ce blog et signées "LENA26" ou "lenabalades"

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mardi 30 avril 2013

St Restitut / St Paul Trois Châteaux : le plateau Ste Juste et les carrières (Drôme)




  
Je vous propose aujourd'hui un circuit original, sur l'ancien site d'extraction de la pierre du Midi du plateau Sainte Juste. Fort de plus de 52 hectares, ce site s'étend sur les communes de St Paul Trois Châteaux et St Restitut dans le département de la Drôme et Bollène dans celui du Vaucluse. Les vestiges actuels témoignent de l'importance qu'a pu avoir sur l'économie de la ville l'activité d'extraction de cette pierre remarquable, également appelée molasse. 

La Pierre du Midi est en effet une roche calcaire qui a la particularité de se tailler facilement et de durcir à l'air. Elle est particulièrement solide et est caractérisée par sa blancheur, ce qui a valu à la ville Tricastine d'être surnommée "la ville blanche".

Le point de départ de cette petite balade se fait au belvédère, devant l'entrée des caves cathédrales, un sentier en contrebas.

nb : plusieurs saisons de photos illustrent cette balade







Le site a été exploité depuis l'Antiquité par les Romains pour fonder la ville d'Augusta Tricastinorum aux alentours du 1er siècle sur l'emplacement actuel de la ville de St Paul Trois châteaux. 

Du moyen âge jusqu'au milieu de XIXème siècle de petits exploitants travaillaient pour une utilisation locale de la pierre. Tout va changer à partir de 1850 avec l'apparition du chemin de fer : on passe alors d'une activité artisanale à un système industriel où l'exportation peut se faire de plus en plus loin et pour de plus en plus de clients. L'exploitation devient massive.


L'exploitation industrielle sur le plateau Ste Juste commence en 1845 sous l'impulsion du Baron du Bord maire de St Paul. Il rachète des petites exploitations artisanales et acquiert de nombreux terrains. Il ouvre alors différents types de carrières : carrières à ciel ouvert, carrières en galerie et carrières souterraines. 


Nous arrivons rapidement en vue de l'entrée des carrières en galerie, masquée par la végétation.





Nous pénétrons à l'intérieur et divaguons entre d'imposants piliers carrés qui soutiennent la voûte.


Quai de chargement







Toutes les carrières étaient reliées entre elles par un chemin de fer sur lequel circulait des wagonnets pour acheminer les blocs et évacuer les déchets. A partir de 1855 ce réseau de voies ferrées fut relié à un plan incliné qui descendait les wagonnets jusqu'à une petite gare de triage et de déchargement à St Paul trois châteaux  relié au réseau ferré par la ligne Pierrelatte / Nyons. De là les blocs étaient expédiés sur les chantiers urbains.  En 1861 un nouveau plan incliné à double voie est construit : les wagons dégringolent 860m sur un dénivelé de 170 mètres. Pour freiner, un énorme frein à tambour abrité dans cet imposant édifice en pierre de taille encore présent et qui vaut le coup d’œil :




"Sainte Juste 1861-1892 "


De l'autre côté un autre tambour et un autre câble remontaient les wagonnets vides. 

Sur cette vieille carte postale on voit le positionnement du câble et l'état de l'édifice à l'état neuf.




En 1878 la société Générale des Carrières du Midi (SGCM) dont le siège était à Lyon rachète la carrière de Ste Juste, le plus gros terrain d'exploitation de la commune.

La SGCM exporte ses pierres jusqu'à Lyon, Grenoble, Marseille, Lausanne, Genève...

La pierre extraite des carrières n'est pas travaillée sur place. Elle est expédiée sous forme de blocs aux dimensions standardisées. Le bloc était acheminé vers le moyen de transport (charrettes puis wagonnets) sur des rouleaux de bois cerclés, remplacés plus tard par des voies ferrées. 

La guerre de 1914 met brutalement fin à 60 ans de prospérité de la pierre du Midi. Faute de main d’œuvre et de commandes les carrières ferment. 

Après la guerre, les infrastructures détruites ne permirent pas aux commandes d'être honorées. Seuls quelques exploitants indépendant tournés vers le marché local résistèrent encore quelques temps. Puis la modernisation des techniques architecturales et le ciment armé finiront par mettre à mal l'exploitation des carrières de pierre après la seconde guerre mondiale.

L'arrivée laisse une étrange impression de brusque abandon des lieux en pleine activité. Des blocs gisent ça et là, certains encore sur les quais prêts à être embarqués. 







Carrière à ciel ouvert

Ici le travail de découpe semble s'être interrompu brutalement :





A l'intérieur des carrières, les traces de découpes laissées par les machines qui n'ont pas fini leur travail. Le temps semble s'être arrêté ici aussi. 





Mais le plateau de St Restitut n'a pas pas fini de dévoiler tous ses centres d’intérêt.

Nous suivons le sentier jusqu'à la chapelle Ste Juste au sommet du coteau des Archivaux.












Cette chapelle domine la ville de St Paul Trois châteaux d'où elle est bien visible. 

La chapelle actuelle du XIXème siècle est bâtie sur les fondations d'une chapelle romane située en un point d'observation stratégique dont on voit encore les vestiges au nord.





Une porte sur le vide ?






Intérieur de la chapelle





Une table d'orientation permet d'identifier le paysage et les villages qui nous entourent.






Ajouter une légende












Vue sur la centrale nucléaire du Tricastin 


et sur la ville de St Paul trois Châteaux


Vue sur Clansayes




Nous faisons demi-tour puis empruntons le sentier qui longe le plateau côté ouest, la ville à droite en contrebas. Nous traversons la garrigue parmi le scintillement étoilé des fleurs d'amélanchiers. 














Après une nouvelle carrière à ciel ouvert envahie par la végétation en contrebas puis un sous-bois des ruines de belles maisons en pierre.















Je n'ai trouvé malheureusement aucune indication historique sur ces habitations. Elles appartenaient vraisemblablement à de riches exploitants. Celle-ci contient des marques qui pourraient correspondre à l'emplacement d'un treuil.






Si l'on continue encore le chemin, on retrouve notre bâtiment de la machinerie du funiculaire, logique puisque tous les moyens de transport y menaient pour descendre les blocs par le plan incliné. 






Nous marchons d'ailleurs sur quelques mètres dans le sentier où était situé ce plan, dans l'alignement du bâtiment du frein. On peut voir sur une photo satellite ce sentier rectiligne.








En me retournant j'ai eu l'impression de voir l'entrée d'une cité antique ruinée.





Nous découvrons quelques sources non loin de là. On imagine aisément les carriers venir se rafraîchir ici. 







Les dernières traces des carrières de pierres du midi disparaissent peu à peu sous les boisements. Les carrières n'accueillent plus que promeneurs, vttistes,   cyclistes acrobatiques, 







paintballeurs et taggueurs. 

















Néanmoins il faut être prudent car les plafonds s'écroulent régulièrement.





D'autres photos des lieux prises lors d'une balade plus récente (mai 2015) :





Source


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mardi 23 avril 2013

Mézilhac : marché de la myrtille (Ardèche)






Chaque deuxième samedi du mois d'aout depuis 2005, Mézilhac, petit village du plateau Ardéchois, célèbre ce petit fruit appelé ici "la perle bleue", riche en vitamines et minéraux.

On la retrouve dans tous ses états : fraiche, en confitures, tartes, glaces... Divers restaurateurs partenaires la mettent à leur carte et divers animations sont proposées ce jour là :

- Balades thématiques 
- Démonstration de ventilation des myrtilles
- Expositions
- Randonnée pédestre
- Initiation à la cueillette au peigne
...




A l'arrivée inutile de s'engager dans le village coupé à la circulation, un pré est transformé en parking pour l'occasion. La foule présente ce jour témoigne du succès de cette manifestation. Tant de monde est plutôt inhabituel sur le plateau, et d'habitude c'est plutôt pour la tranquillité que je viens par ici.





Le marché se tient sur la place de l'église, pas difficile à trouver dans ce village d'une centaine d'habitants.





Je tiens à faire le ramassage des myrtilles au peigne qui nous est proposé. Il faut s'inscrire, une navette est prévue toutes les 1/2 heures. Le moment venu un mini-bus nous amène sur les pentes du Montivernoux à Lachamp-Raphaël. Un champ y est balisé pour la cueillette. 





Une petite démonstration avant de commencer et comme souvent, le geste semble facile de la part d'un habitué, mais quand il s'agit de le faire soit-même c'est beaucoup moins aisé. Le peigne s'emmêle dans les branchages, les baies tombent à côté du récipient. Le geste doit être précis et rapide et l'inclinaison correcte. Mais quel bonheur d'entendre le bruit des myrtilles rouler au fond du seau et de voir ce dernier se remplir beaucoup plus rapidement qu'avec une cueillette à la main. 



La demi-heure passe très vite et le mal de dos s'installe. ll faut partir en laissant sa cueillette aux paysans. En effet on ne peut pas emporter le fruit de son travail. Les producteurs veulent nous sensibiliser par là aux conditions difficiles de la cueillette ainsi qu'au fait qu'il ne faut pas ramasser ce fruit sans autorisation car cela leur enlève une partie de leurs revenus.


Ramasser les myrtilles au peigne est plus rapide mais demande un travail de tri plus important. Pour cela on utilise une machine à ventiler. Une démonstration nous est proposée mais elle a tellement de succès que nous ne pûmes y assister. Heureusement que je l'avais déjà vu fonctionner quelques années auparavant. Une machine actionnée à la main trie les feuilles, brindilles et insectes indésirables par ventilation, ce qui n'empêche pas un dernier tri à la main sur un tapis roulant. 





Il a fait très chaud ce jour là et la fontaine près de l'église a été très sollicitée.

Nous repartons les bras chargés de produits locaux, miel, farine et confiture de châtaignes et de myrtilles bien sûr, et nous avons même retrouvé notre vendeuse de confiture de lentilles.

Nous nous arrêtons un instant au pied de ce monument érigé en mémoire aux 21 victimes de l'accident d'avion qui eut lieu le 21 janvier 1971 en pleine tempête de neige lors de cet hiver célèbre pour sa rigueur. Outre des militaires, cet avion transportait des scientifiques atomistes, les plus grands cerveaux de l'époque en la matière, d'où des rumeurs de sabotage. L'avion recelant des documents top secrets, on imagine les remous crées à l'époque par l'arrivée des gendarmes qui sécurisèrent les lieux mitraillettes à la main.






Ce monument commémoratif a été érigé par l'association "Les Ailes Brisées", une association d'entraide aux aviateurs blessés en service aérien et à leur famille.

Une journée gourmande et très intéressante, recommandée aux amateurs de spécialités locales.

Cette année le marché aura lieu le samedi 10 aout 2013. Programme ici.


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