une réserve naturelle où l'on peut observer des espèces rares. Le département de l'Ardèche a donc en charge de concilier ces deux facettes.
En fin de parcours la rivière Ardèche a creusé son lit dans un plateau calcaire et coule entre des falaises vertigineuses. La pente étant faible l'eau a effectué son travail d'érosion en créant des méandres très nombreux.
Je vous propose dans cet article une randonnée exceptionnelle au cœur des Gorges, une des plus belles d'Ardèche, à la découverte au plus près de quelques uns de ses méandres.
L'itinéraire emprunte une partie importante du sentier amont des Gorges de l'Ardèche qui partant du Pont du Tiourre jusqu'au bivouac de Gournier longe la rivière et la traverse deux fois à gué. Mais la boucle proposée permet de garder les pieds au sec avec un départ au hameau des Crottes en passant par le Cirque de Gaud. Elle est d'une douzaine de km mais de niveau moyen pour plusieurs raisons selon moi :
- même si le chemin longe la rivière, il monte et redescend sans cesse
- certains passages sont un peu techniques, notamment ceux équipés d'une main courante et d'un échelle qu'il vous faudra escalader ou désescalader selon le sens de randonnée. De plus les violentes crues de la rivière modifient sans cesse l'état des berges et il peut arriver qu'il y ait des obstacles à franchir ou contourner.
- la remontée est assez sportive, mais forcément incontournable pour profiter de la quiétude de ces lieux isolés, quiétude et isolement absents en saison touristique vous l'imaginez bien...
C'est donc dès les premiers beaux jours du mois d'Avril que je me gare sur le parking du hameau des Crottes situé sur la commune de Labastide de Virac, sur la rive droite de l'Ardèche. Le parking est situé à l'entrée du hameau, j'imagine qu'il est majoritairement occupé par des randonneurs dans ce secteur touristique et très à l'écart. Mais ce matin là il est 8h30 et je suis la première.
Très vite je ne suis pas dépaysée car à droite à l'entrée se situe déjà un panneau de randonnée doublé d'un plan.
Pas très propre le panneau... |
Ce qui nous fait passer sous cette belle voute :
Avant de poursuivre plus en avant, vous pouvez faire un aller retour vers le monument aux morts du hameau. Ce dernier est en effet tristement célèbre pour avoir été un hameau-martyr après que quinze de ses habitants, hommes femmes et enfants, (et un inconnu dont l'identité a été récemment dévoilée *) aient été exécutés par l'envahisseur nazi le 3 mars 1944 pour avoir recueilli des maquisards.
* edité le 4 mars 2019
N'oublions pas, ne les oublions pas |
Après cet instant un peu triste, il est temps de repartir
Le soleil est encore bas,
et certains végétaux dans l'ombre encore gelés
Nous suivons pour l'instant les traces rouges et blanches du GR 4. Une première partie consiste à traverser un bois où la vue de part et d'autre est bouchée.
Jusqu'à ce que le chemin rejoigne la petite route d'accès au camping. Il faut alors suivre le goudron par la gauche.
Ma progression un peu monotone est soudain interrompue par la vision d'un large chemin à gauche où la vue semble dégagée au loin. N'y aurait-il pas un beau panorama vers les gorges à ne point louper ? La curiosité l'emporte et c'est ainsi que :
je découvre cette magnifique vue du méandre de Gaud que fait l'Ardèche en amont du cirque du même nom. C'est même un double méandre qu'elle effectue à cet endroit.
Le château du Gaud en haut de l'image |
Embarcations de bivouaqueurs |
S'offre ainsi à moi une partie du menu de la randonnée, un aperçu du cheminement que je vais devoir effectuer un peu plus tard au bord de l'eau.
Les falaises du Cirque de Gaud au loin |
Cet aparté terminé je reprends la route.
Arrivée en vue du camping du Mas de Serret qui se nomme "Camping Mille étoiles". Auparavant un petit parking et un panneau matérialisant le départ d'une autre randonnée, celle de la Baume d'Oullins.
Il faut dépasser le camping
Jusqu'au Mas de Serret et sa balise
Après le Mas la balise du même nom. A partir de là il faudra quitter le GR pour un PR balisé jaune et blanc et suivre à gauche la direction "Sentier des Gorges"
Avant que la pente s'accentue vous pouvez vous diriger vers la droite vers ce belvédère qui propose une vue en direction des Gorges et de la descente que l'on va effectuer.
Et c'est parti dans une franche descente sous les arbres dans la Combe Regord :
Plus loin à l'approche du fond de la combe, des lichens témoignent d'un endroit plus frais.
Ambiance :
La rivière se fait désirer. Et puis soudain en même temps qu'un bruit d'eau, une poteau directionnel :
C'est la balise "Baume d'Oullins"
A droite en effet se situe à 300 mètres ce vaste abri occupé au cours de la préhistoire. Ce n'est pas loin, mais devant la longueur de l'itinéraire prévu je décide de ne pas m'en écarter. La Baume d'Oullins m'attendra.
Arrivée lumineuse sur les berges et devant une balise bien chargée. Je crois qu'elle se nomme l'Aiguille. L'Aiguille de Gournier se trouve en effet en face, un endroit que je connais bien puisque situé sur le parcours de la balade du Dolmen de Chanet.
Le contraste lumineux est important entre le sous-bois et la rive. A droite vers l'aval le sentier des Gorges continue vers la Maladrerie. Un coup d'œil pour repérer les lieux et je m'aperçois que le balisage mène dans l'eau... Sûrement une conséquence des précédentes crues. Il y a sans doute moyen de récupérer le sentier que j'aperçois au loin en passant dans les buissons. Mais ne s'agissant pas de mon itinéraire je ne vais pas plus avant et je fais demi-tour.
Après ce petit arrêt sur la plage je repars vers l'amont direction gué de Guitard. Le chemin est parfois encombré, mais ça passe...
Et voici le mat en bordure de rivière annonçant un carrefour. l'un des panneaux pointe la rive opposée. C'est le gué de Guitard.
Ici en amont du rapide du même nom et par basses eaux on peut traverser la rivière à pied pour rejoindre le bivouac de Gournier.
Un peu plus loin un panneau annonce que la traversée a été déplacée plus vers l'aval... ???? Est-ce temporaire, est-ce en raison du niveau de l'eau, est-ce définitif ? Mystère, mais ce qui me laisse perplexe c'est que ce panneau était situé après le mât, et par conséquent ceux comme moi qui arrivent du camping et qui traversent pour aller à Gournier ne le voient pas forcément...
Je décide de prendre une petite collation dans les environs à l'ombre sur un de ces rochers
Et c'est reparti. Pour l'instant je n'ai rencontré qu'un randonneur solitaire et quelques canoës. Le calme, la beauté des lieux m'enchantent et m'apaisent...
Des signes d'entretien des lieux :
C'est par ici que ma progression fut arrêtée par une forte odeur nauséabonde et reconnaissable, celle d'un animal en décomposition. Je cherche des yeux l'origine et ne tarde pas à apercevoir en contrebas sur les rochers au dessus de l'eau le corps d'un blaireau en bien mauvais état. Certains os ont été dispersés par des animaux. Le travail d'un vautour aurait bien été utile ici...
Est ce parce que j'avais souvent les yeux tournés vers la rivière que j'ai manqué la grotte du Pigeonnier dans les parages ? Elle est pourtant indiquée sur la carte, mais de grotte point . Il est vrai que je n'ai pas trop cherché...
Du rocher s'échappaient des cris de chèvre me semblait-il en détresse. Impossible de repérer l'animal dont les bêlements commençaient à intriguer également quelques canoéistes. Espérons qu'elle n'aient pas eu les sabots trop lourds pour descendre de son promontoire.
J'arrive en face du bivouac de Gaud, aperçu quelques heures plus tôt de plus haut.
Par ici sans que je ne sache vraiment où, se situe le gué de l'Esclapayre qui permet aux randonneurs d'aller bivouaquer en face, toujours lorsque le niveau de l'eau le permet.
Et voici le passage aménagé de la source du Figuier, le progression y est un peu plus technique : une main courante, des marches, une échelle de trois mètres et une autre main courante.
Les randonneurs sujets au vertige devront peut être choisir d'effectuer la randonnée dans le sens contraire, car avouez que d'en bas, l'échelle est de suite moins impressionnante :
La source du figuier est également appelée source des Tuffeaux car elle a formé un tuf calcaire qui reste bien vert quand l'eau coule. Et ce jour là elle coulait. J'ai même pu la tester souhaitant remplacer l'eau de ma bouteille devenue chaude. Et je peux vous assurer que je ne fus pas malade.
Cette petite difficulté passée je pus mettre le pied sur la plage de sable et de galets du Sablou. Le moment de la remontée n'est pas loin...
Voilà, en aval du gué de Charmassonnet il vous faudra prendre ce chemin qui remonte sur le plateau et aux Crottes par la Combe des Champs. Attention, à partir de là le balisage est inexistant, mais dans ce sens il n'y a pas moyen de se tromper. Garder le sentier principal qui est bien marqué.
Le sentier est bien raide mais bien ombragé
En fin de montée, deux chemins, l'un à droite, l'autre à gauche, amènent tous les deux à proximité des cabanes. Il faut alors prendre la piste qui les dessert jusqu'au hameau des Crottes.
Retour au hameau avec le sentiment d'avoir effectué une randonnée exceptionnelle par sa beauté et son originalité dans un site grandiose et préservé, et la satisfaction d'avoir été le temps d'une journée l'hôte privilégiée de ces gorges. Elle restera longtemps gravée dans ma mémoire.
Pour la difficulté du parcours, je rajouterai qu'en cas de crue récente le sentier est parfois jonché de végétaux, ce qui vous demandera un peu d'attention pour trouver le meilleur contournement. Enfin ne pas entreprendre en cas de pluie ou quand il vient de pleuvoir, les rochers peuvent être glissants. Le sens anti-horaire est préconisé car il y a de nombreux sentiers dans la Combe des Champs et en l'absence de balisage il est facile de se tromper et d'emprunter un mauvais chemin dans le sens de la descente.
Je compte un jour revenir en faisant un peu plus attention aux cavités sur le parcours. On peut raccourcir en descendant directement du camping au Cirque de Gaud par le Moure de la Tour, cette presque-île qui fait face au cirque, que je vous propose d'observer de plus haut et d'en face lors de cette balade effectuée en descendant au bivouac de Gaud ICI.
Bonus :
Je vous propose de découvrir quelques endroits observés lors de cette balade depuis l'autre rive et dans l'ordre :
Après l'Aiguille de Gournier, l'Aiguille de Morsanne. En arrière plan le cirque de Gaud
Le Moure de la Tour
Plus loin à l'approche du fond de la combe, des lichens témoignent d'un endroit plus frais.
Ambiance :
La rivière se fait désirer. Et puis soudain en même temps qu'un bruit d'eau, une poteau directionnel :
C'est la balise "Baume d'Oullins"
A droite en effet se situe à 300 mètres ce vaste abri occupé au cours de la préhistoire. Ce n'est pas loin, mais devant la longueur de l'itinéraire prévu je décide de ne pas m'en écarter. La Baume d'Oullins m'attendra.
Arrivée lumineuse sur les berges et devant une balise bien chargée. Je crois qu'elle se nomme l'Aiguille. L'Aiguille de Gournier se trouve en effet en face, un endroit que je connais bien puisque situé sur le parcours de la balade du Dolmen de Chanet.
Le contraste lumineux est important entre le sous-bois et la rive. A droite vers l'aval le sentier des Gorges continue vers la Maladrerie. Un coup d'œil pour repérer les lieux et je m'aperçois que le balisage mène dans l'eau... Sûrement une conséquence des précédentes crues. Il y a sans doute moyen de récupérer le sentier que j'aperçois au loin en passant dans les buissons. Mais ne s'agissant pas de mon itinéraire je ne vais pas plus avant et je fais demi-tour.
Sortie du rapide du gué de Guitard |
L'Aiguille de Gournier sur l'autre rive |
Après ce petit arrêt sur la plage je repars vers l'amont direction gué de Guitard. Le chemin est parfois encombré, mais ça passe...
Et voici le mat en bordure de rivière annonçant un carrefour. l'un des panneaux pointe la rive opposée. C'est le gué de Guitard.
Ici en amont du rapide du même nom et par basses eaux on peut traverser la rivière à pied pour rejoindre le bivouac de Gournier.
Un peu plus loin un panneau annonce que la traversée a été déplacée plus vers l'aval... ???? Est-ce temporaire, est-ce en raison du niveau de l'eau, est-ce définitif ? Mystère, mais ce qui me laisse perplexe c'est que ce panneau était situé après le mât, et par conséquent ceux comme moi qui arrivent du camping et qui traversent pour aller à Gournier ne le voient pas forcément...
Je décide de prendre une petite collation dans les environs à l'ombre sur un de ces rochers
Des signes d'entretien des lieux :
Le Rocher des Abeillères |
Un regard en arrière |
C'est par ici que ma progression fut arrêtée par une forte odeur nauséabonde et reconnaissable, celle d'un animal en décomposition. Je cherche des yeux l'origine et ne tarde pas à apercevoir en contrebas sur les rochers au dessus de l'eau le corps d'un blaireau en bien mauvais état. Certains os ont été dispersés par des animaux. Le travail d'un vautour aurait bien été utile ici...
L'Aiguille de Morsanne en rive gauche |
Sous l'aiguille de Morsanne |
Est ce parce que j'avais souvent les yeux tournés vers la rivière que j'ai manqué la grotte du Pigeonnier dans les parages ? Elle est pourtant indiquée sur la carte, mais de grotte point . Il est vrai que je n'ai pas trop cherché...
Après l'Aiguille de Morsanne c'est le Pilier d'Autridge toujours en rive gauche. Ses 200m de falaise offrent une des voies d'escalade les plus difficiles de la région.
Du rocher s'échappaient des cris de chèvre me semblait-il en détresse. Impossible de repérer l'animal dont les bêlements commençaient à intriguer également quelques canoéistes. Espérons qu'elle n'aient pas eu les sabots trop lourds pour descendre de son promontoire.
Rocher d'Autridge |
Un habitant |
En vue des falaises du cirque de Gaud |
les falaises du Cirque de Gaud |
Les falaises du cirque de Gaud depuis la plage de la Chataigneraie sous le Moure de la Tour |
J'arrive en face du bivouac de Gaud, aperçu quelques heures plus tôt de plus haut.
Par ici sans que je ne sache vraiment où, se situe le gué de l'Esclapayre qui permet aux randonneurs d'aller bivouaquer en face, toujours lorsque le niveau de l'eau le permet.
La vire de la source du Figuier à gauche |
Et voici le passage aménagé de la source du Figuier, le progression y est un peu plus technique : une main courante, des marches, une échelle de trois mètres et une autre main courante.
La source du figuier est indiquée par cette verdure en bord de falaise |
L'échelle de trois mètres à désescalader dans ce sens |
Les randonneurs sujets au vertige devront peut être choisir d'effectuer la randonnée dans le sens contraire, car avouez que d'en bas, l'échelle est de suite moins impressionnante :
La source du figuier est également appelée source des Tuffeaux car elle a formé un tuf calcaire qui reste bien vert quand l'eau coule. Et ce jour là elle coulait. J'ai même pu la tester souhaitant remplacer l'eau de ma bouteille devenue chaude. Et je peux vous assurer que je ne fus pas malade.
Encore une main courante |
Cette petite difficulté passée je pus mettre le pied sur la plage de sable et de galets du Sablou. Le moment de la remontée n'est pas loin...
Voilà, en aval du gué de Charmassonnet il vous faudra prendre ce chemin qui remonte sur le plateau et aux Crottes par la Combe des Champs. Attention, à partir de là le balisage est inexistant, mais dans ce sens il n'y a pas moyen de se tromper. Garder le sentier principal qui est bien marqué.
Prendre le chemin à gauche |
Indiqué par ce panneau (?) et cette croix de balisage |
Le sentier est bien raide mais bien ombragé
En fin de montée, deux chemins, l'un à droite, l'autre à gauche, amènent tous les deux à proximité des cabanes. Il faut alors prendre la piste qui les dessert jusqu'au hameau des Crottes.
Retour au hameau avec le sentiment d'avoir effectué une randonnée exceptionnelle par sa beauté et son originalité dans un site grandiose et préservé, et la satisfaction d'avoir été le temps d'une journée l'hôte privilégiée de ces gorges. Elle restera longtemps gravée dans ma mémoire.
Pour la difficulté du parcours, je rajouterai qu'en cas de crue récente le sentier est parfois jonché de végétaux, ce qui vous demandera un peu d'attention pour trouver le meilleur contournement. Enfin ne pas entreprendre en cas de pluie ou quand il vient de pleuvoir, les rochers peuvent être glissants. Le sens anti-horaire est préconisé car il y a de nombreux sentiers dans la Combe des Champs et en l'absence de balisage il est facile de se tromper et d'emprunter un mauvais chemin dans le sens de la descente.
Je compte un jour revenir en faisant un peu plus attention aux cavités sur le parcours. On peut raccourcir en descendant directement du camping au Cirque de Gaud par le Moure de la Tour, cette presque-île qui fait face au cirque, que je vous propose d'observer de plus haut et d'en face lors de cette balade effectuée en descendant au bivouac de Gaud ICI.
Source Géoportail |
Bonus :
Je vous propose de découvrir quelques endroits observés lors de cette balade depuis l'autre rive et dans l'ordre :
Le Mas de Serret au niveau du gué de Guitard |
L'arrivée sur la rive de l'Ardèche, face à l'Aiguille de Gournier |
L'Aiguille de Gournier |
L'Aiguille de Gournier en rive gauche, en rive droite la Combe Regord |
Le Rocher des Abeillères vu du Balcon du Cros de l'Olivier |
Après l'Aiguille de Gournier, l'Aiguille de Morsanne. En arrière plan le cirque de Gaud
Le Moure de la Tour
Les rives du Moure de la Tour |
Face au Moure de la Tour, le rocher d'Autridge |
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