Suite de nos trois jours passés dans la région de Bénevise en Vercors sud drômois en juillet 2017. Après avoir découvert avec bonheur le magnifique Cirque d'Archiane, nous décidons un peu au dernier moment pour nos deuxième et troisième journées, de découvrir un autre site réputé de la région : le Vallon de Combau. Et comme nous avions décidé de bivouaquer, enchantées de notre expérience après la nuit passée au pied du Grand Veymont l'année dernière, nous pousserons plus loin cette randonnée trop courte pour nous rendre au Pas de l'Aiguille en passant par Tête Chevalière.
Et comme l'année dernière décidément, nous traverserons la frontière entre Drôme et Isère et bénéficierons d'une belle vue sur le magnifique Mont Aiguille, qui dans cet environnement pourtant très panoramique attire immanquablement notre regard tel un aimant.
Pour le départ de la randonnée, c'est très simple. Il faut se rendre à Bénevise et emprunter la petite route D515, étroite et pittoresque (prenez garde) qui vous offrira en passant une belle vue sur le Rocher de Combau. En bout de route c'est le parking, et il est déjà bien rempli à notre arrivée tardive.
Avant de démarrer, je vous conseille pour cette randonnée, soit un gps, soit une carte IGN, voire une boussole, car une partie seulement est balisée. Ensuite prévoir suffisamment d'eau et se renseigner sur la météo car il serait dangereux de la faire par temps de brouillard.
C'est parti ! Nous empruntons la grande piste pastorale qui va monter longuement mais progressivement vers le vallon, car le vallon de Combau est en hauteur par rapport à notre départ.
De la piste, le parking |
Nous arrivons tranquillement devant une grande bergerie, la Bergerie de Combau, occupée par des chevaux et qui est donc plutôt un haras. Ici nous quittons la grande piste pour bifurquer à droite vers la Cabane de l'Essaure.
Bergerie de Combau, sous la Montagnette |
La cabane est vite là, nous la trouvons bien accueillante
Cabane de l'Essaure - 1653m |
Le lieu de vie |
La chambre |
A partir de la cabane de l'Essaure se dessine une bifurcation importante et de mémoire pas très bien indiquée. Tout droit c'est "direct" vers le Pas de l'Aiguille, cela sera notre chemin de retour. Pour nous qui avons choisi de faire un détour par Tête Chevalière, il faut prendre à droite plein nord vers le Pas de l'Essaure.
Petit à petit apparait au loin une forme énigmatique qui va se faire de plus en plus familière. C'est en effet le sommet du Mont Aiguille qui dépasse de la crête au loin.
Direction Pas de l'Essaure droit devant |
Dans le rétro |
Chevaux en semi liberté |
Pas de l'Essaure droit devant |
Sur la gauche, la suite de notre randonnée, avec ce rocher de forme étrange, mais ça sera pour plus tard.
Et le Mont Aiguille se fait jour
Nous décidons de nous restaurer par ici, sur une petite colline qui nous permet cette vue privilégiée
Ici au Pas de l'Essaure se situe une nouvelle bifurcation. A droite vers le nord est, la descente sur Chichilianne est possible.
Pas de l'Essaure |
Dans le rétro, le chemin par lequel nous sommes arrivés et la Montagnette |
Le programme |
Après le repas et avant la montée il nous faut prendre des forces.
Petite astrance |
Allez on repart il le faut. Le sentier nous offre au départ une belle vue sur Chichilianne et plus précisément la Richardière, nous reconnaissons la ferme équestre et les tipis où nous avions dormi il y a deux ans lorsque nous avions fait le tour du Mont Aiguille. Tiens, cela n'a pas fait l'objet d'un article encore...
Chichilianne, hameau de la Richardière |
En effet le Pas de l'Essaure est situé aux alentours de 1700m d'altitude, le sommet de Tête Chevalière à 1951m.
Dans le rétro |
Le Grand Ferrand |
Grande Tête de l'Obiou |
A un abreuvoir il faudra prendre en gauche, la montée sera moins rude
Et c'est l'arrivée sur le plateau, nous retrouvons le Mont Aiguille un temps délaissé.
Et revoilà de plus près mon rocher à la forme étrange. Il me fait penser à une tête de gorille avec une verrue sur le nez...
Nous arrivons à proximité de ces panneaux solaires qui alimentent des capteurs installées pour surveiller les mouvements de la falaise qui risque de s'écrouler.
Nous allons passer en effet à proximité d'un immense, magnifique et impressionnant effondrement, le Ravin des Arches. Vous comprendrez qu'on ne peut pas s'aventurer ici par temps de brouillard.
Le chemin montant au loin passe à proximité du bord de la falaise |
Allez c'est parti pour une grimpette en bord de falaise
Au bord du précipice |
J'ai l'impression que c'est en train de s'écrouler par ici... |
Dans le rétro |
Nous arrivons face au Mont Aiguille
Et toujours la Montagnette, forcément un peu moins haute |
Et c'est l'arrivée au point culminant de Tête Chevalière matérialisé par ce cairn.
Une faille coupe le plateau de Tête Chevalière |
Le Grand Veymont, le Petit Veymont ou Aiguillette, le Mont Aiguille |
Un oiseau métallique |
Au feeling |
Bergerie de Chamousset |
Un abri de berger en pierres sèches au loin |
Une fois le chemin entre Cabane de l'Essaure et Pas de l'Aiguille retrouvé, il faut le prendre à droite.
Pas de la Chèvrerie. Nous retrouvons le Mont Aiguille |
Col de l'Aupet entre le Mont Aiguille et le Rocher de Chamoux |
Et voilà, nous arrivons vers notre lieu de Bivouac, le Pas de l'Aiguille, déjà bien occupé.
Cabane de Chamailloux (ou Chaumailloux ?) |
Descente vers le Pas de l'Aiguille |
Le Pas de l'Aiguille est situé à 1632m d'altitude environ sur la commune de Chichilianne en Isère. C'est un col et depuis cette commune il permet l'accès aux Hauts Plateaux du Vercors.
Peu avant l'arrivée et avec un peu de patience, nous pouvons remplir nos gourdes au tuyau de la source de Chevalière. La Roche calcaire des Hauts Plateaux du Vercors est très fissurée, l'eau s'y infiltre en profondeur, il y a donc peu de source et l'eau y est très rare.
Voilà l'intérieur de la Cabane de Chaumailloux.
Nous hésitons un instant à nous installer ici, le vent est fort, les lieus ventés, le soleil s'apprête à nous saluer et la température est bien descendue. Mais ne sommes-nous pas venus bivouaquer ? Il est temps de vérifier la définition : Bivouac, nom masculin : campement transitoire en plein air sans tente ni abri.
Bon allez, on se motive, on va bien trouver un endroit à l'abri !
On fait le tour du propriétaire, à commencer par cette mare, où j'aperçois de nombreuses libellules, spectacle qui aurait pu être charmant mais je m'aperçois bien vite que leurs ailes sont froissées, fripées, abimées, voire arrachées, par le froid, le vent ? Je ne sais...
Elles sont condamnées à rester là sur leur brin d'herbe, dure vie d'une libellule de montagne.
Nous toisons un endroit que nous pensons peut-être abrité mais oublions l'idée à la vue du troupeau qui soudain surgit. Si l'endroit est abrité, il est surtout habité !
Nous en profitons tout en faisant notre recherche pour nous approcher du monument commémorant les résistants du Vercors. Les lieux furent en effet le théâtre il y aura 73 ans le 22 juillet prochain, d'une bataille au cours de laquelle 8 résistants du Maquis Vercors-Trieves furent tués, une vingtaine d'autres réussissant à s'échapper, après avoir lutté pendant trois jours. Le mémorial renferme les corps des résistants qui sont tombés.
Quelques pas à l'ouest du Pas de l'Aiguille pour trouver un abri, sans succès. Nous parcourons les lieux en passant par les quatre coins cardinaux sous l'œil amusé du randonneur solitaire que nous avons retrouvé là et qui lui a planté sa tente nomade.
Nous ne perdons pas espoir et c'est à la nuit presque tombante que nous trouverons vers le sud, à l'abri d'une bute notre lieu de bivouac. Quelques courants d'air subsistent, mais il est temps de s'arrêter et de se restaurer.
Le froid n'incite pas à sortir du duvet pour aller admirer le coucher de soleil. Il est loin notre beau panorama flamboyant du Grand Veymont. Une âme charitable a bien voulu prendre pour moi cette photo souvenir mais elle n'a pas le même saveur, la salle de spectacle est moins bien chauffée et nous sommes mal placés.
La nuit fut tout aussi longue que celle du Grand Veymont, avec de nombreux réveils, le froid en plus... Si j'avais pu avoir trop chaud dans le même duvet l'année dernière, ici le vent arrive à s'engouffrer à l'intérieur. Impossible dès lors de manquer le lever de soleil, et c'est bien avant la percée des premiers rayons que j'accède à mon poste d'observation, où je retrouve une camarade, emmitouflée et abritée derrière un arbre. C'est que cette fois, le lever de soleil se fait en direction du Mont Aiguille, le spectacle devrait être plus intéressant. On sautille pour se réchauffer en discutant de notre nuit, il nous vient à peine à l'idée que nous sommes un peu fous de faire ça, à peine...
Mais on a quand même de la chance car une nouvelle belle journée s'annonce
Lever de soleil des hauteurs du Pas de l'Aiguille |
Ceci fait il faut tout remballer, mais comme nos duvets sont très humides, on attend que le soleil éclaire la prairie pour le séchage naturel, tout en petit-déjeunant.
Et c'est reparti, direction la grotte que nous n'avions pas visitée la veille, par manque de temps et parce qu'elle était plongée dans l'ombre.
A gauche l'ancienne bergerie de Chaumailloux, aujourd'hui refuge mais qui n'est pas en accès libre |
Sur le sentier qui mène à la grotte, nous apercevons des marmottes et ce chamois solitaire. Cela change des bouquetins du Grand Veymont
Dans la grotte une stèle rappelle que les résistants s'y sont réfugiés, cernés par l'ennemi. Certains réussirent à fuir en dévalant la pente de nuit vers la vallée, d'autres furent tués, d'autres encore, sérieusement blessés décidèrent de mettre fin à leur jour. N'oublions pas ces hommes courageux.
Le sentier menant à la grotte du Pas de l'Aiguille |
Et là, près de la cabane de Chaumailloux et derrière un rocher...
Une petite marmotte |
Au début je prends d'infimes précautions pour m'approcher tout en la photographiant, jusqu'à ce que je comprenne qu'il n'y en avait pas besoin. Cette jeune marmotte qui avait élu domicile près de la cabane devait être habituée à la présence humaine et avoir suffisamment confiance, espérons qu'elle ne le regrette pas un jour.
Trop mignonne |
Nous prenons enfin le chemin du retour, en montée d'abord, puis nous effectuons une partie du trajet de la veille, dans l'autre sens cette fois.
Un adieu au Pas de l'Aiguille |
Au Pas de la chèvrerie, un dernier regard vers le Mont Aiguille |
A partir d'ici le trajet est nouveau pour nous puisque la veille nous étions plus au Nord sur Tête Chevalière
Par ici beaucoup de terriers de marmottes, en verrons-nous encore ?
Soudain des sifflements. Les occupantes des lieux manifestent leurs inquiétude, celles-ci sont beaucoup plus craintives qu'au Pas de l'Aiguille.
Dans le rétro |
Au Col du Creuson, en vue de la Cabane de l'Essaure, nous prendrons notre dernier pique-nique
Cabane de l'Essaure |
Montagnette |
Arrivés à la cabane nous bouclons la boucle, il nous reste à retourner au parking en passant par la Bergerie de Combau et la large piste.
Voici encore là une magnifique randonnée qui restera longtemps dans ma mémoire, sans surprise car le Vercors est superbe et c'est confirmé . Les paysages sont finalement variés avec combes, pelouses, falaises, et panoramas. Si on enlève la partie passant par Tête Chevalière cela peut même faire une randonnée familiale, en s'arrêtant pas exemple au Pas de l'Essaure où l'on bénéficie d'une large vue, du Mont Aiguille hypnotisant au Dévoluy.
Pas trop de difficulté également si l'on va directement au Pas de l'Aiguille sans passer par Tête Chevalière, si ce n'est la longueur. Ayant effectué notre parcours de manière fractionnée grâce au bivouac nous avons pu apprécier plus tranquillement notre environnement où tout est beau, calme et reposant. Plusieurs fois nous avons ressenti une immense sérénité au milieu de cette verte immensité, parfois quasi-désertique. Le retour à la vie réelle fut brutal.
Nous avons effectué environ 16km, sur deux jours c'est finalement très peu, et comme l'année dernière nous avons bénéficié d'un ciel magnifiquement bleu, seul le vent vite froid à la nuit tombante a un peu joué les troubles-fêtes. N'oubliez pas de prendre de l'eau en quantités suffisantes et prendre garde aux bords de falaises à Tête Chevalière.
Source IGN |
4 commentaires:
Superbe reportage photos sur un endroit que j'apprécie particulièrement et que j'ai arpenté de nombreuses fois... Bravo ! François de DROMESCAPE
Merci François, je comprends que tu apprécies les lieux, j'ai vu ton reportage après et vu aussi que vous aviez emprunté un autre chemin, par la crête. Je n'ai vu ton article que ces jours-ci, cela nous aurait permis de varier l'aller et le retour, dommage. Mais il faut dire que cette rando n'était pas prévue, au départ nous devions aller au Jocou...
superbe! merci
You're welcome Nicoo
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